Black Panther ou le renouveau des archétypes

Je suis toujours présent quand il s’agit d’aller regarder le dernier film de super héros ! C’est évidemment un secret pour personne !

Et j’ai de quoi aller dans les salles obscures tant ils se succèdent ces derniers temps !

C’est Black Panther qui a la chance de se retrouver enfin incarné à l’écran !

Et j’ai été comblé !

Le film est vraiment excellent, tout ce qu’on veut trouver dans un film de Super-héros s’y trouve : l’action, l’émotion, des scènes de bagarres mémorables et du suspens même si on sait que le héros gagnera à la fin !

Outre le scénario vraiment efficace, « Black Panther » est magnifique, les décors, les costumes, les effets spéciaux nous en mettent plein les yeux. Le travail esthétique est excellent, le visuel est sans doute l’un des plus beaux des productions Marvel.

Mais là où on peut être vraiment enthousiaste c’est que ce film permet enfin de comprendre que l’on peut s’identifier à un héros même s’il n’a pas la même origine ou le même genre que nous !

Car la création de Black Panther à l’origine était d’offrir un Super-héros noir (en plus Africain et pas Afro-américain) à ceux qui n’avaient pas la même couleur de peau que Superman, Batman, Wolverine, Captain America, IronMan, Thor, Spiderman…et même Hulk ( hors transformation).

Interprété par le magnifique Chadwick Boseman, Black Panther Alias T’Challa est un Super héros comme un autre : beau, fort, profondément bon et généreux…il possède une super force, une super agilité, des super sens et un super costume sexy…En plus c’est le nouveau roi de son pays !

Comme tous les autres ? Pas vraiment et ce n’est pas parce qu’il a un taux de mélanine plus élevé et des origines extra-américaines mais aussi parce qu’il transcende les archétypes masculins astrologiques solaire et marsien habituels.

En effet, si Black Panther possède l’arsenal des qualités « yang » astrologiques, il tend à intégrer aussi les qualités « yin » lunaires archétypalement associées aux femmes. Le héros est avant tout un protecteur de sa patrie. La Wakanda, pays africain fictif est protégé et caché par une technologie extrêmement avancée. Montrer un pays africain en avance sur les pays occidentaux est déjà réjouissant, le Wakanda est un mélange harmonieux d’une civilisation poussée, pacifiste et tolérante avec les traditions tribales. Mais pour vivre heureux, vivons cachés et certains secrets sont à protéger de l’extérieur. Et c’est là le rôle du tout jeune roi et aussi son questionnement : Comment sortir de sa coquille ?

Très attaché à sa parenté, notamment à son père décédé, T’challa montre encore le côté lunaire très fort et parfaitement intégré à sa masculinité.

Plus symboliquement, le héros possède un costume noir avec des courants lumineux violets, une esthétique bien lunaire alors que le méchant lui a des reflets dorés, donc solaires.

Il tire sa force d’une fleur violette également, symbolique vénusienne cette fois.

Black Panther montre donc comment un personnage masculin peut incarner des signifiants attribués aux femmes.

Mais parlons-en des femmes en ces temps de journées des droits de la femme…car si Black Panther permet enfin d’incarner un héros noir…il fait surtout la part belle aux femmes !

Que de magnifiques personnages féminins autour de lui qui l’accompagnent, le sauvent même et surtout montrent aussi à quel point les archétypes sont complexes et universels.

Si T’Challa a perdu son père, il peut encore compter sur la tendresse et la sagesse de sa mère, la Reine Ramonda (Angela Bassett). Puissante et aimante, Ramonda comme tout personnage maternel a bien évidemment un côté lunaire mais c’est son charisme, sa puissance et sa détermination que l’on voit dans le film. Ainsi la Reine est bien une solaire ! Voilà un archétype masculin traditionnel assumé parfaitement par une femme.

Interprétée par la sublime Lupita Nyong’o, Nakia est l’ex amour de T’Challa pour laquelle il a encore des sentiments très ardents ! D’ordinaire, la promise du héros joue les demoiselles en détresse…ce ne sera jamais le cas de Nakia ! Au contraire, la belle qui est un archétype classique vénusien (ne serait-ce que par sa beauté et sa préférence pour le vert) montre toutes les dimensions de ce dernier mais pas la version édulcorée et affaiblie…Vénus est aussi belle que forte et Nakia est une combattante émérite, puissante et qui aurait eu la possibilité de ravir le titre de Black Panther à T’Challa !

Une bonne douche, un look sophistiqué, un maquillage sublime et une coiffure radicale…c’est comme ça qu’on transforme Michonne de Walking Dead en la puissante guerrière Okoye ! Oui, j’ai passé le film à admirer ce superbe personnage en me demandant où j’avais bien pur voir l’actrice. Il a fallu que j’attende le générique pour reconnaître Danai Gurira qui prête son talent pour Okoye. Ce personnage est absolument formidable pour montrer à quel point les archétypes sont universels. Okoye est le général des Doras, la garde rapprochée du roi…oui, au Wakanda, ce sont des femmes qui servent de gardes du corps au roi !

Sublime dans ses tenues rouge vif, Okoye est bien évidemment un archétype marsien tout aussi féminine que T’Challa, archétype lunaire est viril. C’est une puissante guerrière mais aussi une femme d’honneur, inflexible et sage…ce qui veut dire que l’archétype marsien tend vers le saturnien. Sans doute le personnage le plus réussi du film (ce qui n’est pas rien au vu de la qualité de chacun d’entre eux).

Vient enfin la petite sœur de Black Panther, Shuri (Letitia Wright) qui incarne les archétypes mercurien et uranien. Shuri est un exemple très réussi de personnage Verseau. Elle n’a pas les qualités de combattante de son frère, Nakia ou Okoye mais elle est le cerveau le plus brillant du Wakanda. C’est elle qui invente les technologies de son peuple, et donc le costume de son frère, les avions, les armes et aussi les soins. Réjouissante dans son rôle de petite sœur provocante, Shuri est la femme d’esprit, la novatrice, l’inventrice…rôles majoritairement dédiés aux hommes !

Les autres personnages masculins ne sont pas en reste à commencer par le méchant Killmonger ou le roi rival M’Baku…mais ce qui est important c’est de constater que l’on est enfin arrivé à mélanger les archétypes, à les redistribuer et à montrer que ça marche !

Ainsi le héros lunaire côtoie la femme guerrière, la promise puissante, la reine solaire, la femme d’esprit…et ce dont on se rend compte, c’est que l’on peut s’y identifier quel que soit notre couleur de peau et notre genre ! Quel progrès pour l’expression de soi et notre épanouissement.