Rouge ou Bleu ?

Rouge ou Bleu ?

On aimerait tellement que la vie glisse tout simplement comme un patineur sur glace aux Jeux Olympiques ! Mais dans la réalité combien de gamelles peut-on se prendre dans la face ou de coups de pieds sur les fesses ? Combien de fois peut-on maudire cette infâme et vile existence ? Oui, la vie fait des hématomes qui passent et des cicatrices qui restent ! Si seulement tout s’enchaînait avec autant de naturel que les triples axels et les doubles lutz…sauf que pour y arriver à faire des triples axels…il a fallu s’en prendre des gamelles et assumer des cicatrices ! C’est ça la vie, c’est ça notre thème, un sacré fouillis où s’enchaînent les moments qui glissent et les moments qui cassent…et toute la subtilité est de comprendre que pour glisser, il a fallu d’abord casser et que si tout glisse sans contrôle, ça finira à la casse !

Le monde se partage donc entre les moments bleus comme un ciel sans nuage et les moments rouges de colère, de sang, de honte ou de douleur.

Attention moment culturel !

François Roustang, philosophe, ancien jésuite, ancien psychanalyste devenu hypnothérapeute a écrit une phrase très vraie qui illustre à merveille cet article sur les bleus qui passent et les rouges qui marquent. Prenons un instant pour lire ces lignes pleines de sagesse :

« Il faut admettre qu’il est souvent nécessaire de s’être empêtré pour avoir la force, le courage ou l’obligation de changer. La souffrance engendrée par la recherche d’une solution et par la tentative d’y voir plus clair est le premier ressort d’une modification. »

Au passage un grand merci à mon ami, Rémi Etienne, lui même hypnothérapeute qui m’a fait connaître ce monsieur et sa belle citation.

Que faut-il retenir de tout ça ? Tout simplement que si tout glissait sans effort, sans souffrance, il n’y aurait pas la force de vouloir évoluer, de vouloir faire mieux.

En astrologie, c’est la même chose, on adore tout ce qui est « bleu », ce qui fait que la vie glisse tout simplement, on a même dit que c’était « bénéfique ». On déteste ce qui est « rouge », ce qui fait que l’on trébuche, qu’on se casse la gueule et qui nous oblige à nous ramasser parfois lamentablement. On a même qualifié ceci de « maléfique ».

Et pourtant, l’expérience montre qu’il faut les deux pour progresser !

Evidemment qu’il faut du bleu pour apaiser, savoir apprécier le bonheur et se dire que la vie est si belle que ça vaut le coup de la faire s’épanouir. Le bleu en astrologie c’est ce qui donne le plaisir, le rire, la joie mais aussi l’envie de continuer, de construire…le bleu nous donne l’espoir, la foi, la confiance.

Alors pourquoi vouloir y mettre du rouge ? Pourquoi des éclairs de feu et des éclats de sang dans le pur azur ? Tout simplement car il faut parfois remettre en question, changer de direction, accepter de voir les défauts sinon, le bel édifice bâti par le bleu va finir par s’effondrer et faire beaucoup de dégâts ! Il faut accepter que parfois il n’est ni temps de se reposer, ni temps de construire…il est temps de combattre ! Que ce soit contre les autres ou contre nous même, si l’on veut construire, il faut que le champ soit sain !

Si le Bleu construit le bien, il faut le rouge pour combattre le mal !
Voilà comment l’on progresse et que l’on devient plus accompli !

Alors qu’en est-il du bleu ou du rouge dans nos thèmes astraux ?

Evidemment, les aspects ont déjà ces couleurs et c’est ce qui m’a inspiré pour cet article.

Les aspects bleus : trigone, sextil sont autant de liens qui nous permettent de construire et d’harmoniser, de comprendre la beauté de la vie.

Les aspects rouges : opposition, carré (et ses dérivés), quinconce sont autant de barrières qui nous mettent en difficulté pour comprendre nos failles et nous donnent l’énergie de se parfaire.

Pour les astres, on distinguait les « bénéfiques », des « maléfiques » dans les temps d’une astrologie plus tradi.

Du côté des bénéfiques, il y avait Jupiter et Vénus, du côté des maléfiques, Saturne et Mars. Mercure avait la chance d’être neutre et convertible, les Luminaires passaient de bénéfiques à neutres selon les auteurs.

En fait, il fallait plutôt comprendre « bénéfique » comme étant les astres nous permettant de nous épanouir quand l’environnement est bénéfique. Vénus montre l’épanouissement individuel, Jupiter celui en société. Rajoutons Neptune, planète de l’épanouissement spirituel et Eris planète de l’épanouissement civilisationnel. Les Luminaires font partie des bleues aussi, puisqu’ils fondent la personnalité qui cherche par essence à s’épanouir.

Ceux là permettent de s'épanouir...

Du côté des « maléfiques », on trouvait Mars et Saturne, l’un qui symbolisait le combat, l’autre l’attente. Alors bien sûr, ce n’est pas les planètes qui provoquent les malheurs mais elles permettent de se sortir des situations malheureuses. Uranus qui se rebelle et Pluton qui se transforme sont aussi dans la lignée « maléfique » rouge, on rajoute bien sûr Cérès qui oblige à s’adapter. Mercure, bien que dans la légèreté, rentrerait aussi dans cette catégorie. En effet, il recherche l'information afin de réduire l'inconfort de l'ignorance.

...tandis que ceux-ci, nous sortent des difficultés.

Alors les signes n’ont jamais été classés dans cette optique, mais on constate qu’ils représentent aussi des phases d’épanouissement ou de défis. Les signes gouvernés par les planètes « bleues » sont naturellement bleus et de même pour ceux qui sont gouvernés par les planètes rouges.

Les bleus sont donc le Taureau, le Cancer, le Lion, la Balance, Le Sagittaire et les Poissons.

Du côté des rouges, on a le Bélier, les Gémeaux, la Vierge, Le Scorpion, Le Capricorne et Le Verseau.

Donc pour savoir si un thème est rouge ou bleu, il faut regarder ce qui domine, la couleur des astres dominants, des signes dominants, si tout cela est relié par des aspects rouges ou bleus. Rajoutons aussi les dignités, s’il y a plus d’astres en domicile ou en exaltation on tend vers le bleu, si ça a plutôt tendance à s’exiler ou à chuter, on tend vers le rouge !

Et donc qu’est ce que ça fait d’avoir un thème rouge ou un thème bleu ?

Ceux qui ont plutôt un thème bleu sont en général des natures faciles et heureuses, ils s’épanouissent facilement et voient plutôt les évènements du bon côté. Ils aiment cette vie si belle et savent la rendre encore plus belle en développant les talents nécessaires, artistiques, sociaux, amoureux…pour rendre le monde aussi heureux qu’eux. Cependant, n’allez pas croire qu’ils sont cools et forcément heureux, ces pauvres créatures n’ont tellement pas l’habitude de combattre ou de se forcer, ou même simplement d’attendre que lorsqu’elles sont confrontées à une situation difficile, elles n’arrivent pas à mettre en place les mesures nécessaires. Et voilà que les problèmes s’accumulent ! Alors nous voyons ces pathétiques créatures se plaindre que la vie est trop injuste et se morfondre sur leur triste sort ! N’allez pas croire non plus qu’ils sont toujours faciles à vivre, alors certes, ils sont toujours souriants et charmants, mais c’est tellement dur pour eux de se contraindre qu’ils sont forcément en retard, n’arrivent pas à tenir les rendez-vous, ne parlons même pas de responsabilités ! Alors parfois on a envie de les étrangler devant une telle insouciance, mais ils sont tellement charmants qu’on finit par céder…Exaspérants !

Les thèmes rouges tiennent un peu de la peau d’hareng enragé et du casse-burne (orchidoclaste en langage soutenu !) parano. Oui, ce ne sont pas les plus faciles à vivre, toujours sur le qui-vive, entre l’angoisse ou l’agressivité (quand ils n’arrivent pas à cumuler les deux !), ils font monter la tension dans leur entourage ! Par contre, quand on voit la vie en noir (en rouge en fait), on a la rage pour s’en sortir. Les rouges ont une énergie de feu qu’ils tirent de leurs tensions internes, alors pour résoudre les problèmes de la vie, ils sont au top ! Punchy et hargneux, les rouges sont des guerriers, des bosseurs qui savent abattre la besogne. Alors oui, l’évolution est plus facile quand on se sent poussé par la mouise qui nous poursuit ! Ainsi, les rouges peuvent être des personnes exceptionnelles qui finalement n’ont peur de rien puisqu’ils sont préparés à tout. Alors avec la distance qu’on a face à l’adversité, on développe beaucoup d’humour.

Mais alors qu’en est-il des thèmes violets ? Ceux dont les indices rouges s’équilibrent avec les indices bleus. Ils ne sont pas aussi fréquents qu’on le croit, en général, une couleur domine. Ces thèmes sont souvent marqués par des configurations d’aspects complexes comme le cerf volant ou le rectangle. Ceux-ci peuvent avoir la chance d’avoir la joie de vivre et les capacités de construction des bleus mais aussi la rage de vaincre et les capacités de mobilisation des rouges. Mais il faut trouver sa place, savoir se connaître quand on est entre deux feux, entre deux couleurs. Ce sont sans doute les plus intéressants à éveiller, ceux qui ont déjà tout dans leur thème pour réussir un très bel épanouissement…ce sont aussi ceux qui risquent le plus à ne pas réussir, car quand on a tous les outils et qu’on ne s’en sert pas, on peut les retourner contre soi. Alors oui, les violets peuvent aussi cumuler les deux défauts, cumuler la vision du monde des rouges avec l’abandon des bleus…de quoi faire un très beau ratage !

Alors Rouge ou Bleu ?