Le système solaire interne
S’il y a un cycle qui est central en astrologie, c’est le cycle Soleil/Terre. Tout simplement car il s’agit des astres auxquels nous devons la vie, le Soleil a apporté l’énergie, la Terre la matière. Ce sont nos parents en quelque sorte ! Ils représentent l’essence même de notre être.
La Terre n’est pas représentée dans nos thèmes astraux car elle partout puisque nous naissons dessus ! Mais son influence propre, sa signification est représentée par la Lune, ce morceau de Terre mis dans notre ciel. Ce que la Terre nous donne c’est notre corps, notre instinct primaire, en résumé, notre incarnation. La Terre et la Lune montrent ainsi cette vie inconsciente et végétative qui ne sait pas encore dire « moi », elle réagit aux stimuli extérieurs comme une pâte à modeler qui imprime sur elle le moindre mouvement. Ce qui est la grande affaire de notre planète et de son satellite c’est tout ce qui est de l’ordre de l’émotionnel, de l’instinctif, ces réflexes primordiaux et essentiels sans lesquels toute vie est impossible et qui existent dans toute vie. Tout ce qui vit, ressent, de la plus simple des bactéries à nous même, en passant par tous les êtres vivants. Cet instinct c’est aussi l’intuition, cette impression qui vient d’on ne sait où mais qu’il est fortement conseillé de suivre si on veut rester en vie ! Il y a aussi le besoin de s’attacher à ce qui va nous donner protection et nourriture, ce qui va nous donner réconfort en fait. La Lune représente l’enfant, le tout petiot qui s’agrippe à ce qui assure sa survie et qui pleure quand on lui enlève. Là où se trouve la Lune, c’est là où l’on peut trouver notre doudou, ce qui va nous faire sentir en sécurité et qui nous rend parfois dépendant. Enfin, le premier de tous les réflexes, c’est celui de se recroqueviller, de se protéger dans notre cocon et c’est donc ce qui nous pousse à régresser. On pourrait très bien en rester là, parfois c’est le cas.
Mais dans l’immense majorité des cas, cette vie végétative ne va pas en rester là, de la Terre, deux chemins lui sont proposés, l’un va vers l’extérieur du système solaire, l’autre vers le centre : le Soleil lui-même !
L’un des objectifs de la vie, de l’évolution donc est d’aller vers le Soleil, à savoir la conscience de soi. Deuxième centre astrologique, le Soleil représente donc le moi, cette fameuse capacité à s’appréhender soi-même. Avec le Soleil, on dit « je », c’est aussi pour ça que le signe solaire est si populaire, c’est celui par lequel on se définit. C'est aussi par lui qu'on a une volonté propre, le Soleil c'est ce qu'on dit être, c'est aussi ce qu'on veut être.Avec le Soleil, on rayonne évidemment, on se projette dans le monde, vers l'extérieur, on se donne et on se donne à voir !
Le deuxième objectif est donc d’aller vers l’extérieur du système solaire, c’est-à-dire d’exister en dehors de nous-même. Tout le parcours qui se trouve derrière la Terre nous parle de notre existence à l’extérieur, nos moyens d’action sur l’extérieur et bien évidemment comment on se situe dans le fait social…en termes moins cabotins : comment on se débrouille avec les autres !
Contentons-nous tout d’abord des astres rapides, c’est-à-dire les 6 premiers, ceux qui passent moins d’un an dans chaque signe. Cet ensemble se compose du Soleil, des planètes telluriques et de la ceinture d’astéroïdes. Dans cet ensemble on parle du développement de l’individualité, tous les astres qui se situent là dedans nous parlent avant tout de survie !
Nous venons de voir déjà les deux centres : l’ensemble Terre/Lune et le Soleil. Allons directement à l’autre bout, la ceinture d’astéroïdes représentée par la planète naine Cérès. Cet ensemble forme la première frontière, celle qui achève le développement individuel pour commencer le développement social. Ces astéroïdes et donc Cérès constituent un véritable filtre qui ne laisse passer que les comportements acceptables au dehors, en d’autres termes, c’est la barrière des réalités. Quand on passe ce filtre, on doit accepter qu’il y ait des limitations inhérentes au monde lui-même auxquelles il faut s’adapter. C’est ce foutu fameux principe de réalité ! Le rôle de la ceinture et de Cérès est donc de faire le tri entre ce qui est convenable et ce qui ne l’est pas, elle refoule donc tout ce qui n’est pas acceptable dans le système interne et crée par la même notre réservoir à pulsions qui se manifeste par les angoisses, les névroses, les lapsus et autres actes manqués. Mais Cérès est absolument indispensable à la suite des opérations : se lancer dans le monde. Effectivement elle est avant tout notre Raison ! Alors oui, la fonction représentée par Cérès est franchement barbante parfois, elle est un peu notre institutrice intérieure ! Mais si elle n’était pas là, ce serait le chaos et rien ne pourrait nous distinguer des animaux…en fait, ce n’est pas vrai, car les animaux utilisent Cérès ! Car nos amis à poils, plumes, écailles ou mandibules savent très bien les limites à ne pas dépasser pour rester en vie, sans compter tous ceux qui ont une vie sociale ! Avec Cérès, on respecte les règles et heureusement pour notre survie à tous ! Cela dit, nous avons vu aussi que Cérès nous fait constituer notre réservoir à pulsions…alors c’est elle aussi qui parfois fait fissurer le tableau idyllique d’une pureté impeccable pour une ambiance beaucoup plus « rock and roll » ! Selon Cérès on s’adapte ou on pète les plombs ! C’est par cet ensemble astrologique que l’on définit ce qui est acceptable en société et parfois on peut juger que ce qui est acceptable c’est justement ce qui n’est pas raisonnable !
Si on veut résumer, nous pourrions dire que le Soleil, la Terre et la ceinture d’astéroïdes sont les centres de notre développement individuel. En psychanalyse, on peut les relier facilement aux notions fondamentales de CA, MOI et SURMOI, dont voici les définitions :
- Le CA, représenté par la Terre et donc la Lune dans nos thèmes astraux est la partie pulsionnelle de l’individu, entièrement inconscient, il est régit par le principe de plaisir, il ne connait ni normes, ni réalités, il ne fait pas la différence entre réalités et désirs.
- Le MOI, du Soleil, représente la personnalité en elle-même, il existe deux Moi tous deux reliés au Soleil :
- Le MOI IDEAL : comment l’on s’identifie dans ses fantasmes, ses rêveries (le « surhomme ») qui s’identifie plus précisément au chemin de la Terre au Soleil.
- L’IDEAL DU MOI : dans l’absolu, la perfection que l’on aimerait atteindre et vers laquelle on tend qui s’identifie au chemin du Soleil vers l’extérieur.
- Le SURMOI, relié à Cérès, est la structure morale qui nous permet de distinguer le bien du mal et organise la gratification et la punition. C’est cette instance qui renvoie dans l’inconscient les comportements, désirs, envies, pulsions…non adaptées. Il est donc fortement relié à la culture de l’individu.
En astrologie la personnalité est donc issue de la Terre, elle effectue un cheminement vers le Soleil d’une part et vers l’extérieur de l’autre part, mais de ce dernier côté, elle se heurte à Cérès pour être refoulée et repartir vers la Terre. Comment peut-elle passer la barrière alors ? Tout simplement en étant consciente, c’est-à-dire en étant d’abord passée par le Soleil !
Cela veut dire que le groupement Terre/Lune, a une deuxième facette, celle qui vient du Soleil, qui est devenue consciente. La Lune est, nous l’avons vu, le siège des ressentis et des émotions. Certes elles viennent de nos réflexes mais les émotions sont conscientes, on sait lorsque l’on est joyeux, tristes, effrayés ou en colère. Et ces émotions, nous les imprimons en nous, nous les retenons, la Lune, c’est notre mémoire, notre bibliothèque interne, notre livre d’image personnel. Elle est aussi nostalgie, mélancolie, elle est surtout imagination. C’est qu’avec ce stock de souvenirs, nous pouvons nous amuser. On mélange, coupe, combine, recombine, transforme, on charge les souvenirs d’une émotion ou d’une autre…et on crée des histoires, de nouvelles images, de nouveaux ressentis…la Lune c’est aussi ce terrain fertile chargé par la volonté du Soleil et qui va entraîner la créativité.
Voyons maintenant ce qui passe entre les pôles que nous venons de décrire. Pour effectuer ces chemins, il nous faut donc passer par le relais des planètes telluriques : Mercure, Vénus et Mars. Les deux premiers sont les relais de la Terre au Soleil, le troisième le relai de la Terre à Cérès.
Ceci implique que ces trois astres ont deux facettes, une inconsciente et pulsionnelle qui est de l’ordre de la survie, celle du chemin directement issu de la Terre. Et une consciente qui est certes individuelle mais exprimable en extérieur : celle du chemin qui vient du Soleil.
Commençons par ce chemin intérieur qui relie la Terre au Soleil, balisé par Vénus et Mercure.
Une fois sorti du groupement Terre/Lune pour aller vers le Soleil, nous rencontrons tout d’abord Vénus. La belle a comme première caractéristique d’être la plus proche planète de notre Terre que ce soit en terme de distance comme en terme de géologie (et l’on pourrait rajouter en termes symbolico-mythologiques), c’est dire si cet astre est primitif ! En effet, elle ne représente ni plus ni moins que le fameux principe de plaisir, celui qui nous fait agir en fonction de nos envies. Le rôle de Vénus est donc de conscientiser le ressenti lunaire, elle représente donc la perception. Vénus est celle qui indique toutes nos capacités sensitives, nos sensations corporelles. Vénus est primaire, elle indique une fonction de survie, elle donne la capacité de qualifier nos sensations du spectre qui va de l’agréable au désagréable. Et cela n’a rien de superficiel, c’est juste indispensable à la vie ! Car éprouver du plaisir ou du déplaisir c’est pouvoir juger de ce qui est bon pour soi. Vénus est donc la planète qui indique notre capacité à nous nourrir efficacement, à trouver les bons aliments, à discerner ce qu’il nous faut !
Une fois que nous avons dépassé Vénus, nous ne tombons pas tout de suite sur le Soleil, il faut d’abord passer par Mercure, deuxième relai de la conscientisation. Vénus nous avait permis de percevoir le ressenti terrestre/lunaire, Mercure va plus loin, il va nous permettre de l’intellectualiser. Les perceptions deviennent pensées, elles deviennent idées, on va mettre des mots et surtout des liens. Mercure indique notre capacité à relier la perception et ce qui l’a provoquée. Avec Mercure, on comprend pourquoi on a perçu ce qu’on a ressenti ! Mercure est donc tout autant que Vénus, une fonction de survie, mais il est moins primaire, il intellectualise, il fait des rapprochements, il comprend que cette chaleur que l’on a aimée est dûe à ce feu que l’on a trouvé joli. Il sait donc que feu =chaleur=joli. Il comprend aussi que lorsqu’on l’a touché on a eu mal, on s’est brûlé. Il sait donc que feu touché= douleur…Mercure c’est donc l’analogie, « penser comme ».
Nous voici donc arrivés au Soleil, mais nous n’y restons pas, maintenant conscients, nous repartons vers la Terre pour cette fois dépasser la ceinture d’astéroïdes de Cérès vers l’extérieur et la conquête du monde ! On va donc repasser par Mercure et Vénus, mais cette fois en étant conscient, les deux astres représentent donc aussi le chemin de la conscience (Soleil) qui veut éprouver son corps et son ressenti (Terre/Lune).
Dans ce chemin, Mercure développe donc les idées et les pensées de façon autonome, sans forcément passer par les perceptions. C’est un peu le « je pense donc je suis » de Descartes. Mercure c’est donc notre monologue intérieur et bien évidemment notre langage car ce monologue veut être expérimenté sur Terre. Mercure donne l’envie de tester toutes les pensées et idées, il indique la capacité d’essayer, de jouer, de chercher. L’intellectualisation marche donc dans les deux sens : on déduit de ce que l’on a perçu et on expérimente ce que l’on a déduit. Ce va et vient des idées, des pensées et des expérimentations s’appelle l’apprentissage. Mercure n’est pas un astre de survie pour rien ! Si l’on n’est pas capable d’apprendre quoi que ce soit, on ne donne pas cher de notre peau !
Vénus devenue consciente dans un premier temps fixe ce qu’elle a aimé ou détesté, c’est là l’un des plus importants domaines de l’astre : l’élaboration de notre système de valeurs, nos gouts pour faire plus simple. Vénus indique donc aussi le désir, car ces fameuses valeurs, c’est ce que nous voulons avoir, posséder. Vénus est donc la planète de l’avoir par excellence, le fameux instinct de propriété. L’on veut ce que l’on a perçu comme étant bon pour nous. Et maintenant que l’on sait ce qu’on veut, il faut l’obtenir ! Vénus indique également la capacité d’attraction, ce qui nous permet de faire venir ces bonnes choses à nous ! Le charme, la séduction bien sûr, ou l’amabilité, le sourire, la douceur mais aussi le travail, la négociation, que faut-il donner pour obtenir ce que l’on veut ? Vénus veut donc vivre et revivre les perceptions agréables qu’elle a eues et conscientisées et elle est prête à toutes les obstinations pour parvenir à ses fins ! Vénus c’est pourquoi on fait les choses, c’est la motivation et qu’est-ce qui nous motive ? Richesse, plaisir, beauté, force, amour ? En fait ce qui nous motive c’est tout ce qui nous permet d’être encore plus grands, plus solides, plus aptes à survivre, Vénus cherche ce qui nous fait croître. Mais quand on réfléchit à ce qui nous attire et ce que l’on veut, un seul mot suffit à résumer Vénus : le bonheur !
Revenons à notre Terre, nous avions vu que l’on pouvait partir directement d’elle pour tenter l’expérience de l’extérieur mais que l’on se confrontait rapidement au SURMOI de Cérès qui filtre nos comportements par le biais de son tamis d’astéroïdes. Mais un astre se trouve entre la Terre et la ceinture : c’est Mars. Astre primaire par excellence, Mars indique les moyens de survie à courts termes, et même la survie immédiate. Avec Mars, on a les réflexes nécessaires qui nous permettent de nous sortir d’un danger imminent, à savoir la fuite ou le combat. Mars est cette capacité absolument indispensable à toute vie qui consiste à réagir à une agression réelle ou potentielle. Mars est fortement relié aux émotions de peur et de rage. La rage est un réflexe qui nous permet d’attaquer quand on est acculé. Mars, c’est le primitif, le barbare et encore mieux, la bête en nous. Et heureusement qu’elle est là cette bête et son instinct de survie car le monde est dangereux, mortel même pour qui ne sait pas mordre ou détaler ! Oui heureusement qu’elle est là cette bête, mais elle ne passera pas au-delà de la ceinture d’astéroïdes ! Cette bête n’a pas sa place en société et si par hasard une Cérès un peu laxiste sur le coup viendrait à la laisser passer…le monde se chargera bien de la mettre en cage !
Mais Mars peut tout de même s’exprimer dans la société, il peut être « sortable ». Ce n’est pas sous sa forme primale directement issue de la Terre mais une fois conscient, chargé non seulement du Soleil mais aussi de Mercure, Vénus et de la Terre. La fonction conscientisée de Mars c’est donc de nous conduire à l’extérieur avec notre identité (Soleil), notre ressenti (Terre/Lune) mais aussi nos idées (Mercure) et nos valeurs (Vénus). C’est Mars qui va nous donner les moyens d’exister au dehors. C’est par lui qu’on va tester ce que Mercure a envie d’apprendre, c’est par lui que l’on va acquérir ce que Vénus désire. La fonction de Mars, c’est l’action ! Avec lui on passe au concret, c’est lui qui va nous permettre de laisser une empreinte et d’imposer notre personnalité. Mars, c’est le bras armé du système solaire interne, de notre personnalité en somme !
Voilà donc notre système solaire interne et composant notre anatomie psychique individuelle. Ces 6 astres (ou groupements d’astres) sont en relation avec les 6 premiers signes du zodiaque qui indiquent notre développement personnel. Grâce à eux nous survivons mais aussi nous nous définissons et fièrement armé de notre personnalité nous pouvons aller vivre l’aventure à l’extérieur !
Commentaires (2)
- 1. | 01/12/2014
- | 03/12/2014
Cette lecture m'a permis de mieux me comprendre et d'assimiler mes angoises existentielles! Aillant Céres conjoint Mercure en Vierge dans la X et trigone Mars Taureau en VI, je souhaitais savoir si cela donnait un sentiment encore plus accentué dans le négatif où au contraire, celà permettait un dépassement , un contrôle sur les émotions .
Bonne fin de journée
Amitié Célèste
Martine