Le zodiaque de Tim Burton
S’il est un réalisateur emblématique qui a réussi à créer un univers singulier, atypique et culte, c’est bien Tim Burton. Connu pour son univers aux paysages torturés, où les personnages non moins torturés vivent des aventures et des mésaventures complètement baroques et originales, Tim Burton a une touche unique que l’on reconnaît entre 1000.
Zodiac City lui rend donc hommage en cette période d’Halloween, sans doute sa fête préférée à laquelle il fait souvent référence.
On pourrait s’étonner que le réalisateur ne soit pas plus lunaire, tant son univers et ses personnages le sont. La Lune est effectivement la planète la plus haute dans le ciel mais elle n’est pas considérée comme angulaire même s’il n’aurait fallu que quelques degrés supplémentaires pour qu’elle soit culminante. Est-ce que cela veut dire que l’on doit être plus large dans les orbes déjà très généreux avec les angles, ou peut-on poser l’hypothèse que le réalisateur soit né quelques dizaines de minutes avant ? En dehors de toute certitude, il faut se résoudre à garder les données officielles.
Donc la Lune est non seulement peu présente mais elle se trouve en plus en exil dans le signe du Capricorne, réputé pour son imagination pauvre et terre-à-terre. Cependant, la Lune bénéficie d’un trigone à Mars qui stimule l’émotivité froide du Capricorne et surtout d’un double carré à Neptune et Jupiter montrant un imaginaire débordant et même dérangeant. Quand on a une Lune en Capricorne, on essaye de verrouiller ses émotions mais avec de tels aspects elles essayent de déborder… une seule solution : les canaliser.
Mais on ne peut parler de Tim Burton sans évoquer le signe de la Vierge duquel il est natif. Et Tim Burton est donc l’occasion de rappeler que le cliché de la Vierge peu créative n’a rien de fondé. En effet, signe du refoulement, de l’adaptation, de la normativité… on suggère souvent que la Vierge s’épanouie plus dans les activités logiques ou mathématiques ou encore dans l’organisation pratiquo-pratique que dans les arts. Il est vrai que beaucoup de natifs préfèrent la voie normative que la voix créative. Mais c’est sans compter sur le fait que le refoulement intense que la Vierge provoque, crée par là-même une poche d’angoisses, de complexes, de peurs, de cauchemars, de monstres… qu’il n’est pas sain de garder enfoui. Ainsi, il arrive que certains natifs fassent exploser cette poche et libère les démons vers l’extérieur, il s’agit des Vierges folles. Tim Burton en est donc l’un des fiers représentants.
Le Soleil est conjoint à Mercure encore en Lion dont le Soleil est le maître, Mercure est lui-même le maître de l’Ascendant Gémeaux et intendant des planètes en Vierge gouvernée par Cérès, elle-même en Vierge… cela accentue encore la puissance de Cérès est donc la dominante Vierge du thème de Burton. Mais il faut noter qu’entre le Soleil et Mercure, se trouve Pluton qui remporte alors le titre de dominante, étant à la fois conjoint au luminaire et au maître de l’ascendant, Pluton est en outre en exaltation dans la Vierge.
Comment ne pas voir dans cette configuration l’œuvre de Burton où les personnages sont sombres, torturés. On a l’image de ces corps minces frêles mais avec une tête énorme sans doute pleine des complexes, des angoisses de la Vierge avec des grands yeux à la fois implorants et angoissés par lesquels tentent de sortir les fameux démons de l’inconscient. Il n’est pas facile de vivre avec de telles configurations lorsque la Vierge et Pluton s’allient. Tim Burton a trouvé la solution : il projette ses angoisses sur la toile et sur la pellicule.
On retrouve aussi la Vierge dans la fidélité que Burton a pour ses acteurs et collaborateurs : Johnny Depp, Helena Bonham Gartner, Micheal Keaton, Eva Green, Dany de Vito, Christopher Lee, Catherine O’hara…et tant d’autres sont parmi ses acteurs fétiches. Côté musique, Danny Elfman est celui qui aura fait l’ambiance musicale Burton. Saturne en trigone à Vénus accentue cette fidélité
Uniques planètes angulaires, Vénus et Uranus sont conjoints au fond du ciel en Lion. Position extrêmement esthétique et originale, la beauté est ici atypique, décorporée. On voit le type de femme que le réalisateur aime avec cette esthétique : frêle, pâle, aux grands yeux et au visage à la fois timide, tourmenté et pourtant cachant une certaine puissance.
Mais comment donc s’adapter, intégrer le monde quand on a un tel thème ? C’est la question que pose l’axe des nœuds lunaires en Bélier/Balance, où Jupiter, planète de l’épanouissement sociale trône au Nœud Nord d’autant plus que la Lune noire en Bélier coupe Éris à laquelle elle est conjointe. On voit donc cette importance de s’exprimer, d’exister tel que l’on est et pourtant de réussir à intégrer le groupe… grande affaire quand on est aussi unique, qu’il n’y en a pas deux comme soi, que l’on se sent cabossé, un peu mal fichu… peut-être en exprimant ses pouvoirs, la puissance que l’on a l’intérieur de soi, nourrie par tous ses démons, tous ces monstres qui finalement ne sont peut-être pas aussi dangereux que l’on croit.
Zodiac City vous souhaite un joyeux Halloween et vous invite dans le monde de Tim Burton.
Le Bélier chez Burton : les martiens de Mars attacks !
Pour une fois, on ne va pas chercher midi à 14 heures en donnant au Bélier les fameux Martiens. Créature absolument effrayante, laide à faire peur. Et dont l’aspect effrayant est directement lié à leur profonde méchanceté. Pour une fois chez Burton on peut se fier aux apparences ! Il aurait fallu sans doute écouter la première dame des États-Unis qui ne voulaient pas les inviter à la Maison-Blanche et préférait « leur péter la gueule ».
En effet, ces extraterrestres sont belliqueux, conquérants et n’ont pas la moindre empathie pour nous, pauvres terriens…
A peine vicieux pour faire croire cinq minutes qu’ils viennent en paix avant de dégainer le laser et de réduire tout ceux qui viennent assister à leur venue, à l’état de squelette.
Leur but : conquérir la terre, détruire l’humanité… voilà bien le Bélier guerrier rageur au négatif. Et absolument aucune arme ne marche. Ils sont trop entraînés aux arts de la guerre pour se faire exploser la tronche avec une simple bombe atomique ! Par contre un peu de musique, certes ringarde, et leur gros cerveau explose en gelée verdâtre ! Pour Tim Burton, la musique est plus forte que Les armes !
Mars attacks est également l’occasion de critiquer la politique et ses stratégies, les médias, et au final une fois de plus notre société bien normée. Et le Bélier c’est un peu le retour aux fondamentaux, après une guerre interplanétaire, on va peut-être pouvoir repartir à zéro… voilà la chance de reprendre un bon départ !
Dans la planète des Singes nous avons un duel au sommet de Béliers entre le Capitaine Leo Davidson, fougueux astronaute bien décidé à ne pas se laisser mettre en esclavage et le général Thade, belliqueux chimpanzé assoiffé de guerre, de sang et de violence.
Le Taureau chez Burton : Angie Bouchard de Dark Shadow
Superbe sorcière plusieurs fois centenaire, éternellement jeune à la peau laiteuse, à la chevelure blond platine, rayonnante de sensualité dans sa décapotable et ses tenues stylées, Angie (Eva Green) a réussi à construire son empire dans la ville de Collinsport. On retrouve bien là le taureau, à la fois dans l’incarnation de la beauté féminine mais aussi dans sa volonté de construire et notamment ici un empire commercial.
Et si Angie veut être riche c’est avant tout par jalousie et dépit amoureux ! Il est toujours dangereux d’éconduire un Taureau et d’attiser sa jalousie, et c’est ce qu’a fait Barnabas Collins, fils d’une riche famille qui a fondé Collinsport. Car l’histoire commence au XVIIIe siècle, où Angie frustrée de sa situation de servante, malade de jalousie d’avoir été éconduite par Barnabas, apprend les arts sombres de la sorcellerie pour tuer les parents du jeune homme ainsi que sa bien-aimée et enfin le transformer en vampire afin de l’enterrer pour plusieurs siècles.
Le Taureau est patient, et Angie avait tout son temps pour devenir la sorcière la plus riche et la plus puissante et surtout faire sienne la fortune de Barnabas… elle n’a pas pu l’avoir lui, elle aura son argent, sa ville… on voit bien ici l’acharnement maladif et obsessionnel du Taureau négatif guidé par la frustration dont la haine ne trouve aucun repos.
Cependant, le Taureau a dans Dark Shadow un personnage plus positif qui est celui d’Élisabeth, joué par Michelle Pfeiffer, native du Taureau qui incarne ici la matriarche de la famille Collins, héritière de Barnabas qui grâce à sa persévérance et sa force réussit toujours à tenir tête à Angie en attendant que Barnabas se libère et vienne les aider !
Dans Sleepy Hollow, Lady van Tassel révèle un sombre plan du même ordre que Angie tandis que le jeune couple de fantômes, Adam et Barbara de « Beetlejuice » incarne le couple de Taureau dans toute sa gentillesse et simplicité.
Les Gémeaux chez Burton : Beetlejuice.
Quand Adam et Barbara meurent tragiquement d’un accident de voiture, les voilà condamnés à hanter leur charmante maison pendant 125 ans ! Cela pourrait bien se passer si la maison n’était pas achetée par une famille excentrique, tapageuse qui ne convient pas du tout aux jeunes mariés fantomatiques ! Incapable même de faire fuir les nouveaux occupants, ils finissent par invoquer l’exaspérant Beetlejuice (Michael Keaton).
Derrière son aspect et ses manières clownesques, Beetlejuice est un sacré vicelard capable d’inventer les pires hantises pour faire fuir les êtres humains, on connaît bien là les gémeaux blagueurs, taquins et moqueurs jusqu’à l’extrême parfois. Jamais à court d’idées quand il s’agit de faire des blagues douteuses, Beetlejuice est typiquement ce style de personnages Gémeaux. Toujours en mouvement, ne prenant absolument rien au sérieux, immoral, voleur et même vulgaire ! Le tout est de déranger un maximum et de faire dégager les intrus. Hélas pour Adam et Barbara le remède s’avérera plus dangereux que le mal !
Beetlejuice est sans doute le personnage qui a marqué le style Burton et à qui il doit son succès, rien d’étonnant quand on sait qu’il s’agit du représentant de son signe ascendant. Notons aussi la tenue typique du personnage rayé blanc et noir incarnant bien la dualité géminienne et aussi son nom en jeux de mots douteux, qu’il faut prononcer trois fois pour l’invoquer ou le révoquer, symbole de la communication des Gémeaux et de la capacité à nommer les choses, fonction de Mercure leur maître.
Tout aussi dangereux que Beetlejuice, le Joker, ennemi suprême de Batman est le méchant Gémeaux type.
N'oublions pas de citer non plus les garnements d’Halloween, Am, Stram, Gram, qui adorent faire des farces plus ou moins douteuses à Halloweentown !
« Est-ce que vous avez déjà entendu parler de la paix et des hommes de bonne volonté ?
- Non !!!! »
Le Cancer chez Burton : Miss Pérégrine.
Premier personnage positif de notre liste, Miss Pérégrine est incarnée par la Cancer Eva Green.
Miss Pérégrine fait partie de ces êtres exceptionnels dotés d’une particularité, c’est-à-dire un pouvoir. Miss Pérégrine est une embrume, ces femmes capables de se changer en oiseau mais surtout de créer des boucles temporelles pour y protéger les enfants particuliers dont elles ont la charge. Voilà l’incarnation parfaite du Cancer, le signe protecteur de l’enfance signe de la famille, du clan. Capable de déjouer les pièges du temps, les embrumes montrent bien l’exil de Saturne en Cancer, la planète de la fatalité et de la dure réalité.
Pérégrine peut ainsi protéger ses enfants orphelins, traqués par les monstres. Le Cancer est le signe de la famille où chacun est accepté avec ses différences et ses originalités. Les boucles temporelles qu’elle crée sont des bulles paradisiaques où tous les jours se ressemblent inlassablement dans la quiétude, où les enfants restent enfants à jamais à l’abri du temps et des réalités. Miss Pérégrine réussi à combiner à la fois l’image maternelle, protectrice et tendre et l’image féerique, gothique, originale… qui sont présentes dans chaque Cancer mais que la société oblige parfois à choisir.
Miss Pérégrine et les enfants particuliers montrent la nécessité de préserver le don de l’enfance, c’est-à-dire la capacité de rêver, d’imaginer, de s’émerveiller… mais aussi de réussir à le confronter à la réalité plutôt que de le laisser dans sa bulle, protégé et invisible aux yeux de chacun. Cela n’est pas sans rappeler que Tim Burton a lui-même la Lune en Capricorne, il est donc porteur de cette double nécessité.
Les Cancers ont une autre mère adorable chez Burton, c’est Peg Boggs (Diane West), qui recueille un certain Edward dont les mains sont en ciseaux ! Débordante d’amour et de gentillesse, elle incarne vraiment la mère de famille toute simple mais dont le cœur ne manque jamais de place pour accueillir un nouveau membre dans sa famille.
On peut aussi citer du côté enfant, le jeune Charlie Bucket qui va visiter une certaine chocolaterie ainsi que toute sa famille.
La jolie Katrina van Tassel de Sleepy Hollow est aussi une douce et gentille sorcière qui tient beaucoup à sa famille.
Bien plus gothique, il ne faut pas oublier Barnabas, le vampire de Dark Shadow, attaché (littéralement) au passé et à sa famille.
Le Lion chez Burton : Willy Wonka de Charlie et la Chocolaterie.
Personnage unique, à l’ego démesuré mais néanmoins attachant, Willy Wonka est le créateur d’une usine de chocolat absolument invraisemblable mais c’est surtout le meilleur des meilleurs ! Et ça le classe définitivement chez les Lions. Car le Lion est forcément le meilleur et il tient à le rester. Willy Wonka déteste les lâches et les tricheurs et quand il se rend compte que certains de ses employés ont vendu ses recettes secrètes à ses concurrents, il ferme définitivement son usine soi-disant pour toujours. Mais Willy Wonka n'est ni un vampire ni un sorcier et il vieillit… et c’est affreux cheveu blanc dans la crinière lui fait prendre conscience qu’il lui faut un successeur !
C’est pourquoi il cache cinq fameux tickets d’or (évidemment en or pour les Lions) pour inviter cinq gamins pour juger celui qui sera le plus apte à prendre sa succession. Le Lion pense à l’avenir, il veut que son nom et sa postérité continue c’est pourquoi il ne peut choisir n’importe qui et en emmenant ses enfants dans son usine il pourra les tester parfois même cruellement pour voir celui qui lui ressemble le plus. Charlie et la chocolaterie c’est l’occasion de parler des relations parents enfants et le Lion est aussi un signe familial qui montre justement le parent modèle et l’enfant prodigue, celui à qui on veut ressembler, celui que l’on voudrait qui nous ressemble…
Pour les lions bien plus négatifs, n’oublions pas la terrible Iracebeth de Crimes, la reine rouge d’Alice au pays des merveilles, tyrannique qui n’a qu’un mot à la bouche « qu’on leur coupe la tête ! ».
La Vierge chez Burton : Ichabod Crane de Sleepy Hollow.
Sleeping Hollow c’est avant toute une histoire d’enquête policière à l’aube du XIXe siècle… où on n’en est encore à torturer les suspects pour qu’ils avouent. Mais ce n’est pas l’opinion de Ichabod (Johnny Depp) qui compte bien prouver que la logique, la méthode, la science… permettent de récolter les indices et de faire des déductions qui permettront de découvrir la vérité. Ichabod est donc le représentant et le promoteur de la raison dans un monde étouffé par les traditions et les superstitions. Résolument rationnel, Ichabod est amené à Sleepy Hollow pour y découvrir la vérité sur ces meurtres horribles : des victimes sont impitoyablement décapitées.
Ichabod est la caricature de la Vierge, timide, peu sûr de lui, un peu peureux, il a pourtant le sens du devoir et des choses bien faites. C’est pourquoi il va au-delà de sa peur pour récolter toutes les informations afin de savoir quelle est la vérité sur ce mystère. Ichabod devra apprendre que la raison dit qu’il faut parfois écouter aussi son intuition et ses sentiments et voilà comment on devient une Vierge accomplie.
Évidemment la Vierge, signe de Tim Burton est abondamment représentée dans ses œuvres on pense à Lydia la jeune fille qui sera confrontée à Beetlejuice, adolescente gothique mal dans sa peau, timide, caricature de l’ado Vierge qui se renferme un peu sur elle-même.
Sally dans l’étrange Noël de Mister Jack est elle-même qualifiée de voix de la raison par le Père Noël en personne !
Victor le jeune héros timide et romantique qui demande par erreur la main de la mariée cadavérique dans les noces funèbres est également un prototype de la Vierge.
On ne peut oublier non plus le chapelier toqué survolté dans Alice au pays des merveilles, qui cette fois incarne le côté Vierge folle du signe qui montre un autre type de raison.
La Balance chez Burton : Émily des noces funèbres
Une histoire de mariage, forcément romantique, voilà ce qu’il faut pour les Balances ! Juste un petit détail, la mariée est déjà morte ! Émily (doublée par Helena Bonham Carter) a tout de la jeune fille balance, douce et romantique, elle rêvait d’un mariage d’amour et malheureusement, elle est tombée sur la mauvaise personne. Ses parents l’avaient pourtant prévenue mais l’homme avec lequel elle s’est enfuie n’en voulait qu’à son argent et la laisser morte et enterrée dans la forêt. Désespérée, son cadavre n’attendait que la maladresse du jeune Victor pour se réveiller enfin mariée !
Il y eut un temps, alors qu’Eris était encore invisible dans nos télescopes, certains astrologues nommaient Perséphone ou Proserpine l’hypothétique planète qui se trouverait après Pluton et viendrait gouverner la Balance. Cette déesse est la reine des enfers, ravie par Pluton… comment ne pas reconnaître ici en Émilie la déesse des enfers. Et comme Proserpine, Émilie est une douce divinité de royaume des morts, prête à tendre la main à l’autre monde celui des vivants. Car le monde des morts, n’est pas celui des Enfers que l’on croit. On s’y amuse bien, il est coloré, on accepte tout un chacun et l’on vit en paix et en musique ! Comment cela ne pourrait-il pas plaire aux Balances, signe de la civilisation.
Les noces funèbres et l’occasion de rappeler que deux mondes pourtant différents peuvent finir par s’entendre et c’est en se rencontrant.
Comme souvent, la Balance peut faire figure de fiancée type dans les œuvres et Burton ne fait pas toujours exception à la règle.
Emma, l’une des enfants particuliers de Miss Pérégrine est tout à fait dans cette direction d’autant plus que sa particularité il y a l’air, l’élément de la Balance, qu’elle contrôle.
Nous avons aussi, Kim la jeune fille type dont Edward aux mains d’argent tombe amoureux ou Sandra dont s’éprend Ed Bloom dans Big Fish…voilà des fiancées toutes de charme et de beauté !
Mais une « fiancée » un peu plus originale se trouve aussi dans les œuvres de Burton : toute de latex vêtue, jouant du fouet et des griffes : Catwoman dans Batman, le défi ! Séductrice, manipulatrice…Catwoman flirte entre le bien et le mal mais surtout elle incarne l’égalité entre les genres, grand idéal de civilisation Balance.
Le Scorpion chez Burton : Jack Skellington de l’Etrange Noël de Mr Jack.
Avec le Scorpion, on se remet en question ! C’est ce que fait Mr Jack, le roi des citrouilles, l’épouvantail star d’Halloween quand il décide de fêter Noël. Le Scorpion, c’est celui qui regarde de l’autre côté de la barrière pour voir s’il ne faudrait pas se transformer.
L’étrange Noël de Mr Jack est dans cette veine Scorpion, déjà parce qu’Halloween est le thème du film et que c’est la fête Scorpion par excellence. Le 31 octobre, on fête le triomphe des Ténèbres et il semblerait qu’il s’agisse de la nuit où le monde des vivants et celui des morts sont les plus proches et les plus perméables.
Mélancolique et torturé, Jack rêve à autre chose que la mort, la peur et les mauvais tours…comme le Scorpion qui rêve de sérénité et de tendresse alors qu’il est angoisse et dureté. C’est l’amour qui sera la solution à ses tourments et non pas prendre la place du Père Noël…mais le Scorpion et Jack montrent que même les monstres ont des sentiments, sans doute encore plus profond et qu’ils adorent aussi fêter Noël !
Plus sombre et torturé, Sweeney Todd, le barbier sanglant est bien décidé à se venger de ceux qui ont tué l’amour de sa vie et l’ont envoyé au trou. Encore une histoire d’amour et de passion sombre sous fond de meurtres sanglants.
Dans Miss Péregrine, Enoch est un Scorpion type, il montre vite sa jalousie maladive et son hostilité envers Jacob qui débarque et risque de lui souffler l’affection d’Olive. Et surtout sa particularité consiste à jouer avec la mort !
Le Sagittaire chez Burton : Ed Bloom de Big Fish.
Le Sagittaire optimiste, extraverti et lumineux semble à des années lumières de l’univers Burtonien…et pourtant nous en avons un qui rayonne d’optimisme : c’est Ed Bloom. Héros de Big Fish, il finit par exaspérer son fils, Vierge/Capricorne qui ne croit plus dans les histoires fantastiques de son père.
Ed (Ewan Mc Gregor pour le Ed jeune, Albert Finney pour le Ed âgé) raconte les aventures extraordinaires qu’il a vécu, il se met en scène, il affirme qu’il a rencontré un géant, une sorcière, des siamoises…tout semble exagéré comme sait le faire le Sagittaire, signe du trop ! Pourtant, si Ed semble bien vantard et théâtral…tout est vrai ! C’est bien un aventurier dont la vie est passionnante, et si le géant est un peu moins grand qu’il le dit, il est tout de même un géant…les siamoises ne sont que jumelles et la sorcière, une fille isolée et éconduite…
Le Sagittaire est un signe d’une grande générosité et très encourageant et Ed aura aidé tant de gens à réaliser leur rêve qu’ils viendront tous lui dire au revoir quand il deviendra un gros poisson. Il réussira à transmettre sa foi, son optimisme et son imagination à son fils pour que la joie et l’espoir se passent comme un bâton relai vers l’avenir !
Bien moins positif, le méchant de l’étrange Noël de Mr Jack, Oogie Boogie montre tous les défauts du Sagittaire : la vulgarité, l’indiscrétion, le démon du jeu…et surtout le fait qu’il ne soit qu’une grosse baudruche remplie non pas de vent mais de cafards !
Le Capricorne chez Burton : Batman !
Pour Tim Burton, les héros sont sombres, tourmentés et solitaires, comme Batman ! On oublie souvent qu’avant la mode des films de super héros actuelle, c’est Tim Burton qui avait fait le meilleur : Batman !
Orphelin, Bruce Wayne (Michael Keaton) est devenu le super héros masqué bien connu pour qu’aucun enfant n’ait à subir son triste sort. Le Capricorne signe de la solitude s’oppose ainsi à son signe polaire, le Cancer, signe de la famille, normal donc d’avoir un héros orphelin pour le Capricorne. Batman est le type même du héros solitaire qui a à cœur de défendre la justice et la loi. Batman ne se substitue pas ainsi à la loi des hommes mais ne fait que les aider. C’est en ce sens qu’il marque bien le Capricorne en étant en accord avec les règles de notre société.
Il s’oppose ainsi au Joker incarnation des Gémeaux, qui lui cherche à déstabiliser la société. Ensuite c’est contre le Pingouin qu’il sera confronté, ce dernier tente de devenir maire et donc de conquérir le pouvoir ainsi que la notoriété, plus extraverti, il incarne le Sagittaire. C’est enfin avec Catwoman qu’il aura affaire et qu’il devra apprendre toute la subtilité et l’ambiguïté des relations et de la société grâce à son ennemie/petite amie. En effet Catwoman est l’incarnation de la Balance qui exalte Saturne le maître du Capricorne.
Dans Alice, Absolem, la chenille bleue est l’incarnation de la sagesse dans ce monde de folie qu’est le pays des merveilles.
Inversement, le père de Willy Wonka montre toute la rigidité dont peut faire preuve le Capricorne en interdisant le plaisir du chocolat à son fils, le Capricorne n’est pas le signe de la sagesse pour rien, il saura évoluer.
Le Verseau chez Burton : Alice !
Le Verseau est un signe récurrent pour Burton car il représente les marginaux ceux qui ne se sont pas comme tout le monde.
« Je crois que je deviens folle, dit Alice à son père
- Sache que la plupart des gens bien le sont ! »
L’Alice de Burton est l’exemple type du Verseau libre penseur qui ne comprend pas une société victorienne complètement sclérosée et verrouillée par des codes absurdes.
« Et s’il était convenu qu’il fallait porter une morue sur la tête, le feriez-vous ? » dit Alice à sa mère pour souligner l’absurdité de porter le corset trop serré.
Alice ne retourne pas au pays des Merveilles pour rien, elle y va pour faire la révolution ! Pas question de laisser cette Tyran Lion, la Reine Rouge décapiter à la chaîne « A bas la maudite grosse tête ! ».
Le pays des Merveilles c’est aussi pour Alice d’échapper elle-même à une prison : son mariage avec le détestable Hamish représentant de la classe dominante avec tout le mépris qui va avec. Elle se retrouve elle-même dans cette aventure hors du commun et aura la force à son retour de prendre sa destinée en main…et malgré son statut de femme, elle brise les tabous pour devenir capitaine et femme d’affaire.
Le film est l’occasion de montrer l’importance d’être fier de soi, de ses différences et non de copier le dominant, de s’aplatir devant lui pour avoir ses faveurs. Dans ce monde absurde et baroque qui plait tant au Verseau, il faut être fier de sa folie qui nous rend unique !
Un autre personnage très Verseau est Victor de Frankenweenie. Le jeune gars passionné par la science et la SF qui trouvera le moyen de ressusciter son chien, l’adorable Sparky. Ce film réinvente le mythe de Frankenstein qui est un classique du Verseau.
Les Poissons chez Burton : Edward aux mains d’argent.
Et voici un autre signe qui compte beaucoup pour Tim Burton puisque c’est son opposé polaire, les Vierges ont toujours une fascination pour les Poissons. Encore un signe qui accueille les marginaux, le thème de l’ange égaré sur Terre est récurrent chez Burton et c’est tout naturellement que les laisser pour compte se retrouvent en masse dans ses films.
Et ce n’est pas un hasard si c’est un Poissons type, Edward aux mains d’argent qui a été un de ses premiers grands succès !
Edward un homme crée par un inventeur de génie à mi-chemin entre le Verseau et le Cancer (inventeur et figure paternelle) qui malheureusement décède au moment de lui offrir la touche finale : ses mains. Organe Gémeaux par excellence (Ascendant de Burton et signe solaire de Depp qui l’incarne), les mains sont le moyen de communication et de compréhension du monde, le fait qu’Edward en soit dépourvu est vraiment le symbole de son inadaptation. Lui, il a des ciseaux à la place ce qui le rend inadapté mais aussi génial pour faire des coupes de cheveux, des statues de glace ou des topiaires extraordinaires.
On voit les plans de la fabrication d’Edward qui devaient le mener de robot coupeur de salade à être humain parfait et la dernière planche montre un homme bien peigné en costume…mais nous n’irons pas jusque-là, c’est comme s’il était resté en gestation, et la gestation, c’est la partie de l’existence des Poissons.
Naïf, profondément bon et généreux, dénué de toute méchanceté, Edward tentera d’être adapté à ce monde normé d’une banlieue américaine. Il passera de curiosité, à mascotte, à bouc émissaire, à martyre, à légende…le parcours d’un Poissons en somme !
On trouve pleins d’autres Poissons chez Burton, la Reine Blanche d’Alice éthérée, profondément bonne et ayant fait le vœu de ne nuire à aucun être vivant est le type même d’un Poissons accompli.
Richie, le jeune héros de Mars Attacks, un peu paumé, naïf, vilain petit canard de sa famille mais qui sauve le monde des martiens.
Ou encore Ed Wood, hommage au pire réalisateur d’Hollywood qui rentrera dans l’histoire malgré tout ! Le vrai Ed Wood avait d’ailleurs une conjonction Lune/Uranus en Poissons, indice de bizarrerie par excellence.