M C Escher
M C Escher
Maurits Cornelis Escher est le dessinateur de l’impossible, célèbre pour ses œuvres défiant la logique, inspirées des mathématiques, il trompe notre regard et change notre vision de la réalité. Disparu en 1972, il nous laisse un héritage fantastique de dessins, de lithographies et de gravures qui nous font douter de notre vue.
M C Escher est né le 17 juin 1898 à 6h55 à Leeuwarden aux Pays Bas, son thème montre un très bel amas en Gémeaux comprenant, les deux luminaires accompagnés de Mercure, Neptune, Pluton et la Lune Noire. C’est aussi l’occasion de démontrer l’importance de Cérès et de sa relation avec les Gémeaux car la planète naine se trouve sur l’Ascendant Lion, récoltant donc le titre de dominante (elle cumule l’angularité et la maîtrise secondaire de l’amas en Gémeaux).
Le mot clef de l’œuvre d’Escher est sans nul doute « paradoxe », c’est ce qu’il aura cherché à nous représenter toute sa vie. Ses œuvres les plus célèbres sont ses constructions impossibles où les escaliers se rejoignent en ruban de Moebius, où la source de la fontaine est son embouchure, où l’illusion d’optique devient règle d’architecture. Chez Escher, les mains se dessinent elles-mêmes et les personnages naissent des vides d’autres personnages. A chaque fois que l’on regarde l’un de ses dessins, notre œil se perd dans des jeux impossibles où la raison ne semble pas exister. Et c’est là le paradoxe des paradoxes, c’est que la raison a toute sa place dans l’œuvre d’Escher, dont l’inspiration vient de la plus rationnelle des sciences : les maths ! Tout est précis, cadré, mesuré, millimétré même, car pour que l’illusion soit parfaite, rien ne peut être laissé au hasard !
Nous retrouvons la fonction de Cérès : la raison qui ne laisse pas de détail inexploré. Cérès est en Lion et donc maîtrisée par le Soleil en Gémeaux qu’elle maîtrise secondairement : les Gémeaux sont l’Intendance de Cérès, son lieu d’évolution. On pourrait même dire que Cérès gouverne l’amas en Gémeaux d’Escher sous sa forme évoluée. Nous avons donc une Cérès joueuse, curieuse pour qui il n’y a pas de tabou à s’amuser avec la mathématique de notre univers. On mesure, on quadrille mais c’est pour mieux blaguer et tourner en ridicule l’obsession de la race humaine pour les réalités tangibles ! Car le formidable réalisme des tableaux n’est là que pour en souligner l’impossibilité !
Cérès est en Lion, elle se fait donc créative, elle se trouve en plus en conjonction avec Vénus. L’association de ses deux astres donnent de grandes dispositions pour l’art puisque l’esthétisme, le gout de Vénus, se trouve ici relié à la précision, la finesse, le détail de Cérès. Vénus en Cancer est très inspirée, rêveuse et conjointe à Cérès, elle rêve de paysages impossibles et de dessins qui sortent de leurs cadres. Cette conjonction vient en plus résoudre une opposition très dure dans le thème entre la Lune en Gémeaux et la conjonction Uranus/Saturne en Sagittaire. Les émotions déjà versatiles, incertaines confinant au complexe d’une Lune en Gémeaux conjointe à Mercure et Pluton deviennent angoisse de vide et d’absurde face à cette conjonction où les Limites (Saturne) luttent avec la transgression (Uranus). Mais grâce à cette conjonction Cérès/Vénus faisant le pont entre l’opposition, les angoisses prennent corps sur le papier en de sublimes œuvres. L’absurde porté par l’opposition devient œuvre d’art.
Les mains sont la partie du corps dédiée aux Gémeaux.
Une autre constante dans l’œuvre d’Escher est le travail de hors champs, ce qui est intéressant ce n’est pas seulement ce qui est montré, mais aussi ce qui est suggéré. L’œuvre dépasse le cadre en lui-même, c’est au spectateur de se rendre compte que le dessin se poursuit dans l’espace autour de lui-même. L’amas planétaire de l’artiste est marqué par une conjonction Soleil/Neptune/Lune Noire posant à la fois la question de l’identité et la question de l’infini. Notons déjà que la signification de cette conjonction est reliée à la question du possible. Les Gémeaux par essence s’interrogent sur le monde qui les entoure, en testent les limites, les lois, jouent avec les possibilités et les impossibilités. Avec Neptune (en exil chez les Gémeaux), il y a le vertige de l’infini, l’incompréhension face à la complexité de l’univers et donc l’angoisse de ne jamais trouver de réponse. Angoisse, ô combien accentuée par cette Lune Noire qui pousse à rechercher encore plus avidement les réponses impossibles. C’est ainsi que l’on tente de solutionner l’insolutionnable en traversant le papier, en transformant la feuille en un miroir qui montre l’angoisse du vide (comme cet œil dont la pupille est fixée sur un crâne). Avec la dominante Cérèsienne, cette quête de l’infini prend la forme d’un théorème de géométrie. Les mathématiques étant par essence la science paradoxale : la plus dure, la plus rationnelle mais aussi, celle qui touche à l’infini et au divin. Escher qui mêle dans son thème la puissance de Cérès et l’intuition Neptunienne, l’a bien illustré tout au long de son œuvre.
Mais l’amas planétaire en Gémeaux où plane l’ombre de la Lune Noire pose surtout la question de l’identité. Les Gémeaux, c’est aussi le dialogue avec soi-même, le dialogue des contraires en bon signe d’air. Chez Escher, les pleins deviennent des vides, les vides deviennent des pleins, est-ce le noir ou le blanc qui est une ombre ? Les oiseaux deviennent-ils des poissons (intéressant dessin ou l’air des Gémeaux se fond dans l’eau de Neptune !)…Est-ce que ces personnages noirs existent réellement où sont-ils la matérialisation de l’ombre des personnages blancs ? A moins que ce ne soient l’inverse ? Il est intéressant de constater que les forces opposées ne s’affrontent pas, elles se complémentent, dialogues, naissent l’une de l’autre, Escher revisite à sa façon le Yin/Yang. Dans son thème, Mars est relativement faible, l’astre en exil en Taureau ne reçoit qu’un carré de Cérès, il est donc particulièrement domestiqué (sa maîtresse Vénus est elle-même conjointe à Cérès). Il n’y a donc pas lieu que le noir se batte avec le blanc, l’ombre avec la lumière, l’eau avec l’air, au contraire, le vide laissé par l’un est la place toute trouvée de l’autre. Eris fait elle-même un carré à la conjonction solaire, augmentant la nécessité d’accorder les contraires.
Le Yin/Yang ? La rencontre des contraires ?
La technique d’Escher est tout entière dans sa conjonction Cérès/Vénus, on peut remettre l’accent sur la précision mathématique, la netteté et le grand souci de réalisme paradoxal de l’œuvre. Ce maître du crayon est d’autant plus admirable que les techniques informatiques qui faciliteraient aujourd’hui un tel travail étaient inexistantes à l’époque. M C Escher avec son trigone Cérès/conjonction Uranus/Saturne a justement l’œil et la technique des ordinateurs, mais cette configuration reliée au sextil Lune/conjonction Vénus/Cérès sert une âme d’artiste !
Jouant avec les paradoxes, posant les questions de l’infini, du possible, troublant la vue et l’esprit avec ses illusions, M C Escher sort du cadre des réalités en faisant que l’absurde s’incarne ! Son œuvre inspirera de nombreux auteurs et continue à nous interroger. Illustrant par son thème et son œuvre l’influence de Cérès, chef de file des astéroïdes, l’artiste passe à la postérité en donnant son nom à l’un d’entre eux! Escher est depuis 1985, un petit astéroïde de notre système solaire !