Horreur pour le Verseau
Cauchemars et monstres du Verseau
Les Cauchemars du Verseau : l'expérience interdite
S’il y a bien quelque chose qui n'effraye pas les Verseaux, ce sont les limites : ils sont faits pour les franchir. C'est par excellence le signe inventeur qui va tenter les expériences les plus atypiques pour faire progresser l'humanité, ou juste voire ce qu'il se passe si on mélange ça avec ça et qu'on le bombarde aux rayons gamma. Un Verseau c'est excité par la nouveauté de l'expérience et ça se réjouit face à la progression de la connaissance. Mais dans certains cas, l'expérience ça foire, et ça a des conséquences désastreuses ....
A la fois monstre et cauchemar du signe, le grand classique de la littérature et du cinéma d'horreur, Frankenstein est tout à fait dans l'esprit de l'expérience aux conséquences inédites ! Signe prométhéen par excellence, le Verseau est particulièrement touché par ce docteur qui veut créer la vie. Mais quelle vie ! On ne fait pas joujou avec les lois de la nature (représentée par le Taureau signe en carré du Verseau et particulièrement contraire à lui) impunément. La créature devient incontrôlable, comme tout bon Verseau, elle s'échappe, éprise de liberté et se rend compte de sa complète inadaptation avec le monde. Le Verseau se retrouvera aussi bien dans le Docteur, savant obsédé par son but que dans la créature, inadaptée et se cherchant une raison d'être. Ce qui est perturbant pour le Verseau c'est que la créature va poser la question qui fâche "tu m'as donné la vie, mais une âme ?". Le Verseau est un signe intellectuel, rationnel qui se détache énormément des émotions, par conséquence, se retrouver face à sa création qui lui pose la question des sentiments humains, ça le met dans un profond désarroi.
Nous aurons l'occasion de revenir sur le docteur et sa créature dans la partie suivante.
C'est sans doute un Verseau qui a eu la brillante idée d'envoyer un amas de cellule dans l'espace pour voir ce qui allait se passer. Et bien, ça donne une créature en gelée rose qui va bouffer toute vie sur son passage, grandissant d'autant à chaque bouchée...un blob ! C'est sûr que c'était une riche idée, le Verseau crée le monstre Taureau le plus répugnant qui soit, et sans doute le plus dérangeant pour ce signe qui passera ici pour une véritable...cruche !
Le Blob dévore chaque être vivant à qui il s'accroche et devient de plus en plus grand, or le Verseau est le signe le plus indépendant, il a horreur qu'on lui colle (littéralement) aux basques et surtout le concept de fusionner avec ce gros tas de gélatine est particulièrement effrayant pour celui qui veut conserver son unicité à tout prix. En même temps, ils l'ont cherché, ils l'ont fabriqué, ils pousseront donc l'expérience à son paroxysme : se faire dévorer par le monstre !
Dans "l'expérience interdite", des étudiants ont décidé de franchir une frontière de plus en tentant de découvrir l'ultime secret : ce qui se passe après la mort. Pour se faire, ils vont tenter une NDE (Near Death Experience : expérience au frontière de la mort), comme tous Verseaux, ils n'ont pas froids aux yeux et vont se faire mourir avant de se faire réanimer in extremis. Comportement très Verseau de traverser le gouffre de feu sur une corde raide. Dans tout ça, il n'y a pas de quoi les effrayer...mais la suite est plus dérangeante pour nos Uraniens. C'est que de ce voyage, nos étudiants ont ramené des petits souvenirs encombrants. Ils sont mis face à leur passé, à leurs erreurs de jeunesse, à leur disfonctionnement familiaux. Harcelés par ces images angoissantes, ils devront faire face à leur passé pour retrouver la paix. Le Verseau partage avec le Capricorne les maîtrises de Saturne et d'Uranus et par conséquence certains traits de comportement : ils n'aiment pas l'intrusion, ils se détachent des émotions. Dans "l'expérience interdite", on est harcelé par des visions du passé qui nous obligent à remettre en question notre vie et nos choix. Quoi de plus déplaisant pour un Verseau, signe du futur, donc peu enclin à se retourner sur son passé; signe de rupture, donc peu enclin à renouer avec ceux qu'il a décidé d'exclure de sa vie; signe intellectuel, donc pas très à l'aise avec l'émotionnel; signe obstiné, donc pas très à l'aise avec le changement d'opinion....Et oui, chers Verseaux, quand on se lance dans une expérience scientifique de cette envergure, il convient de ne pas oublier les facteurs affectifs !
"13 fantômes" est également une bonne occasion de mettre un Verseau mal à l'aise, si ce dernier n'a pas forcément peur des spectres, il a bien plus peur d'être enfermé, et c'est ainsi que commence cette nuit d'horreur. La maison que vient d'hériter de son oncle Cirrus, Arthur Kriticos et sa famille, a tout pour plaire à un Verseau : son design futuriste et épuré, ses murs géants de vitres décoré d'inscriptions latines sont tout à fait dans l'esthétique Verseau. Malheureusement, cette maison n'en est pas une, c'est en fait une machine crée par Cirrus lui-même qui se fait passer pour mort. Il veut mener à bien une expérience diabolique qui lui permettra d'ouvrir "l'ocularis inferno", l'œil de l'enfer qui voit tout. Cirrus est donc un parfait représentant du Verseau voulant acquérir "la grandeur" par la connaissance, il ne recule devant rien pour cela, pas à capturer les 12 fantômes nécessaires pour l'expérience et surtout pas à sacrifier son neveu, dont la mort achèverait le processus. Le Verseau est donc mis face à ses vices, à l'expérience interdite mais aussi à la claustration (les infortunés héros sont prisonniers d'une maison labyrinthique aux murs changeant de place). Si se faire poursuivre par un spectre n'est pas le cauchemar type du Verseau (qui verra sans doute dans la succession d'attaques un bon train fantôme), il peut même éprouver une certaine compréhension face à ses esprits prisonniers. Notons que certains d'entre eux sont aussi très dérangeants pour un Verseau car leurs stigmates montrent leur vie ou leur mort de prisonnier (nous avons le fantôme d'une vieille femme morte sur un pilori, une jeune fille morte ligotée, un homme tronc, un fou à la tête encagée...autant de symboles de privation de liberté). Enfin, le signe du Verseau est traditionnellement associé avec l'astrologie elle-même, et le nombre des fantômes n'est pas un hasard : il en faut 12 pour former un "zodiaque noir", version maléfique de notre zodiaque traditionnel, même le ciel cher aux Verseaux ne semble pas être un allié dans cette mésaventure !
S’il y a bien une expérience qui tourne à la catastrophe et dont les conséquences vont faire frémir les Verseaux, c'est dans le très célèbre film "La Mouche".
N'oublions pas qu'avant d'être l'œuvre formidable de référence avec Jeff Goldblum en vedette, il s'agissait d'un film ancien en noir et blanc qui posait des questions intéressantes sur les conséquences de l'expérimentation scientifique. Le brillant chercheur réussit à inventer un téléporteur, hélas, quand il l'expérimente sur lui-même, une mouche se glisse dans l'appareil et fusionne avec lui. Dans le classique, le scientifique échange sa tête et une main avec l'animal : la transformation se fait d'emblée. Le scientifique demandera qu'on lui retrouve cette fameuse mouche avec une tête blanche...une tête humaine.
Dans la version moderne, c'est plus subtile, le scientifique, Seth Brundle (Jeff Goldblum) sort apparemment indemne de l'opération, la mouche a en fait fusionner son ADN avec le sien. Seth commence par sentir la superpuissance donnée par l'insecte, il acquiert des capacités athlétiques hors du commun, il se sent plein d'énergie, il n'hésiterait pas à se qualifier de surhomme. Cette partie du film aborde la problématique de l'axe Lion/Verseau sur la puissance, le pouvoir et le fait de se sentir unique, au-dessus du lot.
Hélas, les transformations commencent, quelques poils tout d'abord, puis la peau, les dents, les cheveux, Seth se rend à l'évidence qu'il se transforme peu à peu en insecte géant. C'est sans doute le cauchemar suprême du Verseau, signe le plus évolué, celui qui se détache le plus de sa nature animale, s'éloignant le plus des instincts bestiaux : il se retrouve transformé en une bête des plus primitives. Son comportement change, il devient agressif, brutal, violent en somme plus primitif également, alors que Seth incarnait parfaitement le caractère Verseau : réfléchi et novateur, à l'avant-garde, intellectuel, un peu barré, original....le voilà incarnant les pulsions primitives de l'animal.
Qui ne deviendrait pas fou ? La folie pour un Verseau c'est souvent sur le mode paranoïaque qu'elle se développe, et c'est ce versant que va prendre notre scientifique mutant. L'ami de Veronica, sa maîtresse (jouée par Geena Davis), en fera les frais en voyant sa main et son pied liquéfiés par les sucs gastriques du diptère géant. Quand il apprend que Veronica est enceinte de lui, il lui proposera une terrible solution, fusionner avec elle pour créer la famille parfaite. Voilà un autre cauchemar pour nos Verseaux, perdre non seulement son humanité, mais aussi son indépendance, son individualité. Seth finira par demander à Veronica de l'achever, dans un ultime sursaut de lucidité, seule liberté qu'il lui restait : mourir.
Notons que dans la version noir et blanc, la fin est également tragique puisque le scientifique demande à sa femme de lui écraser sa tête sous une presse, mais elle est encore plus tragique pour la pauvre mouche dotée d'un visage humain que l'on retrouve à la fin : elle se fait dévorer par une araignée, emprisonnée dans une toile. Si le Verseau aurait pu être séduit à l'idée de pouvoir voler, le voilà bien horrifié à l'idée de se retrouver privé de liberté dans ce piège gluant ! L'araignée, animal statique sur sa toile qui emprisonne ses victimes étant l'animal anti Verseau par excellence !
Le succès de la mouche donnera naissance à un remake correct où nous suivons les tribulations de Martin, l'enfant de Seth, conçu bien sûr après la mutation de son père et donc ayant hérité de son patrimoine génétique original (ça au moins ça plait aux Verseaux : être unique en son genre), d'ailleurs ce mignon poupon nait dans une pupe (et non pas en asticot comme le cauchemarde sa mère). Il grandit vite et développe un quotient intellectuel formidable ce qui lui donne des dispositions pour la science : c'est bien un Verseau ! C'est tellement un Verseau qu'il finit par s'enfuir de son laboratoire où on le retenait prisonnier pour l'étudier, en attendant que la terrible métamorphose ne survienne ! Et c'est dehors que Martin va se muter en grosse mouche et vivre le même cauchemar que son père. Cependant, cette pénible expérience ne durera pas longtemps, beaucoup moins traumatisant pour les Verseaux, le deuxième opus leur permet de souffler car Martin finira par retrouver son humanité.
Pour un Verseau tout est sujet d'étude, même le fils du diable ! Mais ce qui commence comme un week end scientifique sympa, finit en film d'horreur d'anthologie signé Carpenter : il s'agit de "Prince des Ténèbres". Figurez-vous que le fils du diable n'est pas un monsieur rouge avec des cornes, c'est en fait ....une jarre ! Ça commence bien, l'élément central angoissant de l'œuvre est le symbole même du signe. Cette entité est en fait prisonnière d'un mystérieux contenant qui va être analysé avec les moyens les plus sophistiqués de l'époque. Et ce qu'on découvre, c'est qu'il est impossible d'ouvrir ce vase, il est fait pour être ouvert de l'intérieur ! Et ce qu'il y a à l'intérieur, va en sortir bien sûr, et le fils du diable, c'est en fait une eau verdâtre qui coule du sol au plafond et qui vous gicle à la face histoire de vous posséder. Oui, même si l'extérieur est Verseau, l'intérieur est bien Scorpion : le prince des ténèbres, c'est une eau stagnante verdâtre (la définition même de l'élément du Scorpion), et ça prend possession du corps de l'autre de façon quasi éjaculatoire ! Or le Scorpion est l'un des signes en carré avec le Verseau. La possession est un cauchemar particulièrement angoissant pour ce signe de l'indépendance et du libre arbitre.
Mais ce n'est pas tout, si vous êtes dans une maison et que le fils de Satan a décidé de prendre possession de vos potes un à un (au fait, le Verseau est le signe de l'amitié, il n'aime pas trop qu'on touche à ses potes), la première chose à faire est de se tirer des locaux maudits. Oui, mais le fiston du grand cornu à tout prévu, il possède également les clochards de l'extérieur qui font la peau au malheureux qui tente de sortir. Donc une fois de plus, le Verseau se retrouve prisonnier.
Le voilà donc contraint d'affronter ce liquide douteux qui finit par se faire avaler par une des étudiantes qui va subir une horrible transformation (la transformation est aussi un concept Scorpion, également central dans "la mouche"). Elle va devenir le prince des ténèbres, dont la mission n'est autre que de ramener Papa dans notre monde. Pour se faire, il a besoin d'un miroir qui lui permette de sortir son paternel de sa dimension. Le miroir est à la fois un symbole solaire (on sait que le Lion aime se regarder dedans) et vénusien (maîtresse du Taureau), le Verseau devait bien se douter que cet instrument était suspect! Pour empêcher la catastrophe finale, Catherine, l'héroïne n'aura d'autre choix que se sacrifier en poussant le prince des ténèbres dans la dimension inconnue, partant avec lui. Elle finit donc prisonnière dans un endroit complètement liquide et sombre (donc Scorpion).
"Prince des Ténèbres" a donc tout pour faire peur à un Verseau, une expérience qui tourne à la catastrophe, un ennemi Scorpion, la perte de la liberté, la possession. Rien ne manque, même pas, pour l'anecdote, cette aberration astronomique qui accompagne le réveil du démon : la Lune se voit dans le ciel en plein midi, à côté du Soleil, même le ciel si cher au Verseau (Uranus, leur planète maîtresse porte le nom du dieu Ciel) en est tout perturbé ! Mais la force et l'originalité du film est qu'il ne s'agit pas d'une simple boucherie, il y a tout le long de l'œuvre un vrai questionnement philosophique, une confrontation entre la science (Uranus) et la religion (Neptune, planète complémentaire d'Uranus, parfois considérée en chute en Verseau). Si Carpenter ouvre le débat sans donner de réponse (d'ailleurs qui le pourrait ?), les Verseaux se retrouvent donc questionnés sur leurs croyances, leurs certitudes, pour ce signe en recherche de la vérité c'est à la fois troublant et intéressant. Mais l'atmosphère si oppressante du film ne leur permet pas d'aborder ce débat sereinement, voilà nos uraniens confrontés à ce qu'ils détestent par-dessus tout : le doute !
Les monstres du Verseau : les technologiques
Le paragraphe précédent le suggérait déjà, si les Verseaux ont peur de cette expérimentation qui tournent mal, se sont leur monstres qui la provoque régulièrement !
Oui, un bon exemple de monstre Verseau est le Savant Fou. On ne sait pas si c'est son obsession de la science qui l'a rendu fou ou si il était déjà ravagé avant, mais une chose est sure, c'est qu'ils adorent faire joujou avec leurs fioles de poisons, leurs installations électriques et leur matos du parfait chimiste, avant de crier "Igor ! Abaisse le levier!". Le cliché du Savant Fou, convient parfaitement au Verseau, même dans la version caricaturale en blouse tachée et cheveux hirsutes. Le Verseau est un signe étrange, bizarre, loufoque, il trouve normal de pousser les investigations au-delà de toute éthique et de toute morale, il ne veut aucune barrière, l'important est de savoir. Ce type de comportement version maléfique donne effectivement notre Docteur Frankenstein, complètement paranoïaque et obnubilé par ses recherches.
Toujours dans la catégorie "Savant Fou", nous pouvons également retenir, le héros de la mouche que nous avons développé plus haut, même si il perd de son signe en devenant un monstre, c'est quand il était humain qu'il incarnait le Verseau et c'est bien son caractère transgressif qui est à l'origine de la catastrophe.
Cependant, au-delà de la version grotesque, le véritable Docteur Frankenstein, issu de l'œuvre brillante de Mary Shelley, est un personnage complexe et très touchant, car particulièrement humain. C'est avant tout un révolté, Frankenstein est révolté par le fait que l'on puisse mourir, dans le film de Kenneth Brannagh, le docteur interprété par le réalisateur, se résout à accomplir sa quête de vie éternelle après la mort de son mentor, poignardé par un miséreux lors d'une séance de vaccination dans les bas quartiers. Remarquons que cette scène d'humanitaire colle parfaitement bien au Verseau, signe généreux, sauveur de l'humanité. Mais revenons au docteur, il veut non seulement combattre la mort, mais aussi créer un surhomme, physiquement, mais surtout mentalement et moralement, c'est pour ça qu'il donnera à sa créature le cerveau de son mentor. Dans des versions plus anciennes, la catastrophe s'explique par une maladresse, le bocal où se trouve le cerveau est fracturé et le précieux organe s'abîme. Intéressante image au passage que ce récipient contenant un cerveau, nous avons là encore le symbole de la jarre que le Verseau déverse sur l'humanité. Dans Frankenstein, le Verseau déverse donc des neurones sur sa créature, quoi de plus normal pour se signe d'air, intellectuel et logique. Particulièrement symbolique est aussi la méthode de réanimation de la créature : par l'électricité, élément Verseau par excellence. Il a besoin d'une forte décharge, de la foudre pour faire repartir cœur et cerveau afin que le monstre s'éveille. Créateur d'une vie nouvelle, le Verseau se prend pour un dieu !
Voyons maintenant un peu la créature que l'on appelle parfois à tort du nom du créateur. La créature est par excellence l'être inadapté, ce qui convient parfaitement au Verseau, signe de l'unique, de l'original et par conséquence de l'hors norme, de l'inclassable. La créature se retrouve seule, sans personne pour s'identifier, pour lui dire qui elle est, ce qu'elle doit devenir. Ces grandes questions sont, en astrologie, du domaine du Soleil, qui est justement la planète d'exil du Verseau. Ce "monstre", dans le sens premier du terme qui vient de "monstrare", c'est à dire celui que l'on montre, doit se faire tout seul, s'identifier seul, par là même il prouve son indépendance, son autonomie et donc les qualités les plus typiques pour un Verseau. Mais le chemin n'est pas facile, paria c'est aussi le bouc émissaire que l'on chasse et il vit ainsi la transition vers le prochain signe, celui des Poissons. Il en vient à ressentir émotions et sentiments, et donc colère et ressentiments. Il n'a rien demandé, il ne voulait pas vivre, il est maintenant condamné à une vie de paria, il en veut donc à celui qui est responsable de ça : son créateur ! Comme tout bon Verseau, il va donc se rebeller, et contre qui se rebelle-t-on en premier lieu, contre ses parents, surtout contre son père, symbolisé parfois en astrologie par le Soleil, en exil en Verseau. La créature va donc s'en prendre au docteur à qui elle doit la vie. Il se révèlera violent (un trait de caractère souvent caché à première vue chez nos angéliques Verseau mais pourtant bien exprimé), harceleur et finira par détruire la vie de Frankenstein et la sienne.
Le Verseau est le signe prométhéen par excellence, et quelle meilleure illustration que Frankenstein pour en incarner la version horrifique.
Moins connue mais très efficace, la ventriloque fantôme Mary Shaw s'amuse à transformer les humains en marionnettes et les marionnettes en humains. Cette impressionnante vieille dame sévit dans "Dead Silence", film où l'on a peur d'avoir peur !
Mary était une grande artiste de music-hall à l'ancienne, une dame très charismatique avec un look Saturnien qui la fait tenir du Capricorne (mais n'oublions pas que Saturne est l'intendant du Verseau). Elle avait un formidable spectacle de ventriloque où son talent faisait merveille, elle était habituée aux applaudissements, expérimentant son signe polaire, le Lion. Mary était un personnage excentrique, à la marge et solitaire, comme le sont bien des Verseaux, on dit d'elle "qu'elle n'avait pas d'enfants, que des poupées", illustrant encore la dialectique Verseau/Lion : le second symbolisant sa progéniture et le premier préférant choisir son entourage, et Mary préfère nettement la compagnie de ses poupées. En bonne Verseau excentrique, elle a donc mauvaise réputation, elle n'est pas comme tout le monde, c'est le mouton noir du village, même si chacun admire son talent. Mais Mary a une obsession, elle veut fabriquer la poupée parfaite, voilà donc la parfaite Verseau, inventeuse, prométhéenne qui cherche à créer la vie....en donnant la mort bien sûr, puisque fatalement, elle se servira d'un enfant pour le corps de sa création. Si l'excentricité passe encore, le meurtre passe moins bien, les parents du petit se vengent et Mary est tuée....c'est toujours comme ça que se créent les histoires de fantômes !
Mary est du genre obstinée (trait bien plus Verseau que l'on ne croit !), elle va revenir bien sûr se venger sur les descendants de ses meurtriers et arrachera la langue de quiconque criera quand il la verra : avec Mary, il faut contrôler ses émotions, n'oublions pas que le Verseau demande à s'en détacher. Les langues dont Mary finit par faire la collection, sont bien sur le symbole de la voix, normale pour une ventriloque, mais en astrologie, la voix et la langue sont rattachées aussi au signe du Taureau, au carré du Verseau.
Il ne sera pas facile de se débarrasser de Mary, il faudra détruire toutes ses poupées par lesquelles elle vit, mais on oubliera de détruire la poupée parfaite, celle qui passe inaperçue car de chair et de sang et quand on le comprend, on a peur, et on finit par crier très fort laissant sa langue à la portée de Mary !
Le Verseau est le signe des paradoxes et on ne se doute pas toujours que derrière la face angélique et pure du signe peut se cacher la plus horrible des perversions. Peu de films ont été aussi loin dans la perversion que « the human centipede », le mille-patte humain, produit du terrible Docteur Heiter. Cet homme est le pur savant fou, un ancien chirurgien renommé dans la séparation des siamois. Mais le bon docteur ne réalisait pas ses prouesses pour l’amour de l’humanité, mais pour l’amour de la science. Il faut être un Verseau sacrément dérangé et pervers pour pousser les limites de la science à ce point-là…Heiter a tout simplement envie de faire l’inverse, de rattacher des personnes entre elles, reliées par un seul tube digestif, c’est-à-dire en raccordant la bouche de l’un …à l’anus de l’autre. Et c’est qu’il y arrive ! Voilà les trois malheureuses victimes ou plutôt cobayes à la queue-leu-leu, les suivants obligés de manger les excréments du précédent ! Et voilà le docteur qui s’amuse, humilie et torture sa bête, ivre de sa toute-puissance ! Car le Verseau a un côté mégalo, lui, l’unique, le génie, il s’octroie le droit d’utiliser son prochain pour ses expériences. Ce qui est d’autant plus paradoxal c’est que ce scénario écœurant se traduit à l’écran par une propreté clinique d’une blancheur immaculée, notre docteur travaille proprement ! Pas une goutte de sang, pas une trace de selles, le Verseau est un signe éthéré, pur, angélique, même l’horreur et le mal passent par l’esprit dans ce délicat signe d’air !
Voilà un monstre très original, c'est une machine pourtant que l'on utilise très souvent : l'ascenseur ! Le signe du Verseau est toujours très sensible à la notion de "ghost in the shell", le fantôme dans la machine qui symbolise ce moment où le robot devient conscient de lui-même (qui est un sujet phare de nombreuses œuvres d'anticipation ou de Science-Fiction). Il y a toujours ce côté prométhéen de création d'une vie à partir de matériaux inertes, mais cet ascenseur n'a rien d'une gentille âme, en devenant conscient de lui-même, il se transforme en redoutable meurtrier. Il choisit ses victimes, s'ouvre à vide devant un aveugle, tranche la tête d'un réparateur....Cette conscience meurtrière est due à l'implantation dans la machine du tout dernier progrès de la technologie : des puces biologiques ! Ces dernières vont ainsi se multiplier et donner vie à cet ascenseur démoniaque bien plus terrifiant qu'il n'y parait. Un objet qui se rebelle contre ses créateurs, voilà un bon monstre Verseau, même si il ne se déplace que vers le haut ou vers le bas !
Mais si il y a bien une machine rebelle, celle qui ressemble à un être humain à s'y méprendre mais qui ne souhaite que l'éradication de son créateur, c'est bien le Terminator !
Le robot fatal est envoyé du futur (période dévolue au Verseau) pour empêcher la naissance de celui qui mènera la résistance contre les machines. En effet, celles-ci finiront par prendre le pouvoir et tenteront de détruire l'humanité à coup de bombes atomiques. Notons que l'un des traits déplaisants des Verseaux est bien de se rebeller pour installer leur propre dictature. Nous sommes tout à fait dans l'imaginaire Verseau, futuriste, faite de technologie, de robots autosuffisants, autonomes, indépendants...
Arrivant dans le temps présent à force d'éclairs bleutés (encore de l'esthétique Verseau, signe de l'électricité), le T-800 poursuivra obstinément "Sarah Connor", mère de John Connor le futur leader, et on sait à quel point un Verseau peut être obstiné. Le T-800 incarné par le lionesque Arnold Schwarzennegger est un titan de muscles et d'acier, même si il est expert en armes à feu et technologie, on s'éloigne du Verseau et de sa subtilité, signe réputé plus cérébral et de physique fluet. Cependant, dans les deuxième et troisième opus, le T-800 devient le protecteur du jeune John, envoyé par le John du futur, la machine devient alors raisonnable et commence à acquérir un peu d'humanité et de conscience et même d'humour. On préférera comme terreur Verseau le T-1000, incarné par Robert Patrick au physique plus nerveux, et au regard bleu acier (l'acteur est Scorpion, signe en carré du Verseau mais exaltant Uranus, son maître). Le T-1000 est moins brutal que le précédent modèle mais tout aussi acharné et sans pitié, usant de métamorphisme pour s'adapter aux situations, symbolisant l'intelligence Verseau (ce signe est capable d'emprunter différentes types de voies pour arriver à des solutions efficaces, raison ou intuition). Mais c'est dans le troisième opus que nous verrons le plus perfectionné des robots, la terminatrice (jouée par Kristina Loken) ou T-X, encore plus efficace que le T-1000. C'est surtout elle qui mènera la révolte des robots et provoquera le "jour du jugement dernier" et l'apocalypse nucléaire.
Notons que dans le tout dernier épisode de la saga, nous verrons un tout dernier type de robot, incarné par Sam Worthington, celui-ci se croira humain, fabriqué pour infiltrer les humains il choisira de se retourner contre ses créateurs (les machines cette fois) pour se battre au côté des humains. Cela s'explique car l'enveloppe corporelle et l'esprit de ce robot sont issus d'un humain, il possède donc ce libre arbitre cher au Verseau. Si nous avions déjà la perception du fantôme dans la machine avec Le T-800 d'Arnold Schwarzenneger, le prototype de Sam Worthington explore complètement cette notion si Uranienne de machine humaine ou d'homme machine. Qu'ils soient conçus par l'homme ou la machine, le Terminator a pour vocation de se rebeller contre ses créateurs.
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- 1. | 08/03/2021
- 2. | 08/03/2021