Dignités et Débilités
Comme nous l’avons dit en introduction, c’est un système qui met en évidence les relations entre les astres (clavier de la fonction psychologique) et les signes (clavier de la phase d’évolution). En clair dans le texte, pour un astre, il y a des signes qui lui ressemblent plus que d’autres.
On distingue deux types de maîtrises en astrologie. On distingue les bonnes et les mauvaises et comme à chaque fois que l’on utilise cette distinction en astrologie, c’est abusif !
Les bonnes appelées « dignités » sont les signes qui ont beaucoup d’affinités avec la planète. Les fonctions de la planète sont naturellement appelées à jouer un rôle dans la phase d’évolution représentée par le signe.
Les mauvaises appelées « débilités » au contraire, distinguent les signes où la fonction planétaire ne semble pas souhaitable à mobiliser lors de l’étape du signe, où elle opère avec difficulté voire dangereusement.
Les signes n’entrant dans aucune des deux catégories sont qualifiés de neutre, on dit alors que la planète est « pérégrine » dans ce signe, elle n’a pas forcément d’affinités évidentes mais pas non plus de contradictions brutales. Il faut bien sûr prendre cette affirmation avec mesure car des planètes dites pérégrines dans certains signes montrent des affinités flagrantes ou des différences majeures selon le cas.
Alors pourquoi a-t-on retenu seulement certains signes ?
Tout d’abord parce qu’il y a une notion de polarité, cela veut dire que si une planète a une dignité dans un signe elle a forcément une débilité dans le signe polaire. Or, il arrive qu’un astre ait de réelles affinités avec un signe sans pourtant avoir une franche antipathie pour son polaire (par exemple le Soleil fonctionne bien avec le Sagittaire sans avoir un problème de fond avec les Gémeaux). Les maîtrises marchent donc en miroir.
En fait cette histoire d’affinité n’est que la partie émergée de l’iceberg, ce qu’il faut voir derrière les affinités c’est que les maîtrises nous offrent un chemin d’évolution pour les signes comme pour les planètes. Les dignités nous montrent les fonctions planétaires naturellement adaptées à la phase du signe et son évolution naturelle. Les débilités montrent par contre les fonctions les plus inadaptées à la réalisation du signe et par quel moyen il va devoir évoluer pour les utiliser au mieux. Et bien sur la réciproque est vraie pour les planètes, leurs signe de dignités représentent les situations où leur fonctions sont naturellement invitées à jouer un rôle, leur signes de débilités montrent par contre comment la fonction doit évoluer pour assumer une situation qui n’est pas de son ressort.
Nous allons donc voir ces chemins d’évolutions
Le chemin naturel
Quand tout organisme, phénomène, projet ou tout processus évolutif se trouve dans des conditions favorables à son développement, il grandit naturellement en force et vigueur, et comme il se sent bien, il peut alors trouver de nouvelles capacités, développer de nouveaux talents, appréhender de nouvelles perspectives. En résumé, plus on est heureux, plus facilement on donne le meilleur de soi-même.
Voilà ce qu’induit ce chemin en astrologie, plus le propriétaire du thème se développe harmonieusement, plus il va accéder aux étapes du chemin naturel. Plus spécifiquement toute planète tendra à évoluer si les conditions lui sont favorables en suivant les dignités du signe qu’elle occupe.
La première étape de ce chemin est le domicile, appelé également trône ou Régence. Il s’agit vraiment d’un rapport d’identité entre la planète et le signe. On parle alors vraiment de « maître » en évoquant l’astre, Mars est le maître du Bélier, Vénus celui du Taureau par exemple. Cela veut dire que la fonction planétaire est celle qui est indispensable à la réalisation de la phase zodiacale. Le Bélier est l’étape de la survie à court terme, on ne peut survivre si on n’utilise pas la fonction de Mars. Dès que l’on se trouve dans une situation de type Bélier, on sollicite son Mars. Ce qui implique que toute planète fonctionne en sollicitant le maître du signe qui l’héberge.
La Régence peut donc être résumée par l’état naturel du signe et de la planète, ils sont faits l’un pour l’autre comme la vis au tournevis. Cette première marche du chemin naturel indique cette plénitude de fusion, cet idéal dans lequel tout marche tellement bien qu’il n’y ait aucun effort à faire.
Le danger de cette phase est bien sur la facilité, quand tout fonctionne aussi bien , il n’y a pas vraiment de raison d’aller plus loin, aussi la plupart du temps nous restons sur cette marche si confortable et nous utilisons nos planètes que via leur maître sans trop chercher à savoir ce qu’il y a de mieux pour évoluer. Le souci, c’est que le monde est ainsi fait qu’il est nécessaire d’élargir notre champ de compétence et c’est pourquoi, quand on est si bien, nous sommes naturellement appelés à gravir la seconde marche vers le signe d’intendance.
Cette notion d'Iintendance a évolué à partir d’un ancien système de maîtrise ou l’on ne connaissait que 7 astres. A l’origine, seuls les luminaires n’avaient qu’une régence, le Cancer pour la Lune et le Lion pour le Soleil et les autres signes se partageaient chacun un maître parmi les planètes. Avec la découverte d’Uranus, Cérès, Neptune, Pluton et maintenant Eris, chaque signe a pu se trouver un maître. Mais les planètes modernes n’ont pas chassé les anciennes de leur signe, elles ont mis en évidence sa qualité d’intendance.
Quand on ignorait l’existence des astres invisibles, on avait déjà noté une différence de signification selon que l’astre était maître d’un signe ou de l’autre. Ainsi l’on écrit souvent que Vénus du Taureau est la planète de la chair, de l’amour et de la beauté physique tandis que Vénus de la Balance correspond au mode relationnel et civilisationnel. En fait on remarquait déjà que l’une des deux significations était plus naturelle tandis que l’autre était plus travaillée, plus raffinée. C’est cela la signification de l’intendance, une mise au travail de l’astre, une application pour la réalité extérieure et non plus un simple état naturel comme la Régence.
Reprenons donc notre chemin naturel, d’abord on est heureux de son état avec la Régence, maintenant on applique cet état dans la vie. Ainsi, une fonction planétaire s’exprime par son maître mais s’applique par son intendant. On remarque donc l’importance de l’intendant qui permet donc d’exister en plus d’être. Prenons l’exemple du Bélier, si je veux survivre, je dois être Mars, c’est-à-dire agir, combattre, fuir…mais si je veux combattre, agir, fuir, il faut distinguer qui est l’ennemi, me situer dans un camp, et ça c’est le boulot de Pluton, l’Intendant du Bélier.
Mais le chemin n’est pas fini, après avoir appliqué notre nature, on y trouve son sens, pourquoi est-on fait ? Pourquoi est-on là ? Voilà ce que signifie l’Exaltation, le pourquoi du signe, le pourquoi de l’astre. Ainsi, le Soleil en exaltation dans le Bélier montre que si l’on doit absolument survivre, combattre, exister c’est pour s’identifier, savoir qui l’on est. La Lune en exaltation en Taureau montre que si on doit ressentir le plaisir de l’acquisition, jouir des choses, c’est pour en prendre soin, les nourrir en échange et créer ainsi encore plus de beauté et de plaisir…
En résumé, avec la Régence on identifie sa nature, avec l’Intendance on l’applique, avec l’exaltation, on lui trouve un sens.
Le Chemin difficile.
Il arrive parfois (souvent) que nous nous retrouvions en difficulté, c’est parce que nous persistons à utiliser des outils inadaptés à la situation, c’est le sens des débilités. Les planètes en débilités, c’est comme proposer un marteau pour coudre un bouton ! Ces astres montrent des fonctions inadaptées à la phase d’évolution du signe.
Quand un être, un projet ou tout processus évolutif est en difficulté, il a deux choix, soit stagné et finir par se recroqueviller et disparaître, soit se remettre en question et évoluer pour survivre et continuer. Plus simplement, si ça ne marche pas, il faut trouver une façon de faire !
Le processus commence par une prise de conscience, c’est le sens de l’Exil de la Régence (le maître du signe se trouve en exil dans son signe polaire). Cet exil, c’est comme un système d’arrêt d’urgence, on se rend compte qu’il ne faut pas faire comme d’habitude et un autre chemin se révèle, difficile, long, mais qui offre une issue. Eris en exil en Bélier montre que la survie ne peut se faire seul et que le combat doit finalement cesser, on a besoin des autres pour survivre. Pluton en exil en Taureau montre que pour construire il faut aussi se débarrasser de ce qui est périmé.
Mais une prise de conscience ne suffit pas pour se remettre en question, il y a du chemin à faire, comme l’Intendant montre la mise en application dans le chemin naturel, l’Exil de l’Intendance montre l’application de la prise de conscience. Ainsi avec Vénus en exil en Bélier montre la nécessité de trouver des motivations pour survivre et évoluer. Mars en exil en Taureau montre la nécessité d’agir et de se sortir de sa zone de confort pour construire encore plus solide.
Le chemin ne s’arrête pas là, en face de l’exaltation se trouve la chute, la fonction planétaire la plus contraire au signe, celle qui semble incompatible voire même dangereuse à mobiliser. C’est pourtant l’évolution ultime, c’est une véritable transcendance, on va au-delà de sa propre nature pour en intégrer le contraire et atteindre une plénitude. Ainsi, Saturne en Chute en Bélier, indique la difficulté de prendre de l’expérience, de ralentir pour réfléchir, de mûrir tout simplement. Uranus qui chute en Taureau montre que la plus grande valeur à retenir est celle de son unicité.
En résumé, avec l’exil de la Régence on prend conscience du problème, avec l’exil de l’Intendance, on s’y applique, avec la Chute, on se transforme.
Commentaires (2)
- 1. | 11/09/2015
- | 14/01/2018
Pourriez-vous me préciser ce que vous entendez par "unicité" dans cette phrase: la plus grande valeur à retenir est celle de son unicité ?
Merci d'avance.