Répartition des maîtrises
L’agencement des maîtrises.
La grande question est de savoir s’il y a une logique de distribution des maîtrises, la réponse est oui, tout au moins en ce qui concerne les Régences.
A l’origine, on se ne connaissait que sept astres, les deux luminaires et les cinq astres visibles. On attribua aux luminaires un domicile, le Cancer pour la Lune, le Lion pour le Soleil, à partir de ce couple, on distribua un duo de signes de part et d’autre pour chaque planète en fonction de sa rapidité (cf schéma). Le système est simple, logique, et certains astrologues préfèrent s’en tenir là, donnant aux autres astres, une place secondaire. Ce n’est pas la thèse soutenue ici. Les autres astres existent, ils ont une place aussi importante que les autres dans le système solaire, ils ont le droit à la même place que les autres.
Revenons-en donc à la distribution des maîtrises. La découverte d’Uranus, Neptune et Pluton permis de continuer l’agencement des Régences vers les luminaires. On retiendra surtout et souvent uniquement un seul signe, mais il est logique de continuer à faire travailler les signes en duo. Ainsi Uranus n’a pas seulement sa place en Verseau mais aussi en Capricorne, Neptune en Poissons mais aussi en Sagittaire, Pluton en Scorpion mais aussi Bélier.
Notons que l’agencement aurait pu tendre vers une simplification, en donnant Pluton en Bélier, les Régences suivaient une distribution astronomique en partant du couple de luminaires en cheminant dans le zodiaque. Il aurait fallu alors trouver un astre derrière Pluton pour le Taureau et encore derrière pour les Gémeaux.
Hélas, l’expérience montre que le signe le plus en accord avec Pluton n’est pas le Bélier mais le Scorpion. Il faut donc mettre de côté un agencement astronomique simple. Notons que le Soleil et la Lune ne sont déjà pas côte à côte astronomiquement, la Lune représentant la Terre, se trouve en fait entre Vénus et Mars. Mais surtout, les astrologues ont longtemps oublié un autre astre : Cérès qui n’est pas juste un astéroïde (maintenant c’est une planète naine) mais la représentante d’une structure astronomique remarquable : la ceinture d’astéroïdes. Les recherches sur cet astre montrent une affinité avec le signe de la Vierge, ce qui achève l’agencement astronomique simple, mais qui nous explique pourquoi Pluton est Régent du Scorpion plutôt que du Bélier. On remarque ainsi la première évidence de la distribution des maîtrises : les 6 premiers signes sont régis par des astres rapides, les 6 derniers par des lents. C’est logique, les premiers signes sont ceux de l’évolution individuelle (hémisphère nord dominant) tandis que les 6 derniers sont collectifs (hémisphère sud dominant). C’est le même rapport entre astres rapides et fonctions individuelles, astres lents et fonctions collectives. Cette première règle démontre donc que Vénus, seule planète à se partager encore entre deux signes est maîtresse du Taureau deuxième signe, tandis que la Balance, septième signe a un Régent lent (Eris).
En reliant cette première règle à la disposition astronomique on peut mettre en évidence deux autres règles :
-la première est celle de la distribution par quadrant. On remarque que les signes d’été sont régit par les planètes qui bornent la zone rapide : le Soleil et Cérès, la Lune représente la Terre qui est le centre d’influence en astrologie. Les signes d’automne qui ont en commun avec l’été le développement de l’hémisphère sud, sont également régis par les bornes des lentes : Jupiter à la frontière des rapides, Pluton et Eris représentants les deux autres ceintures (Kuiper et Objets épars, comme une structure en double feuillet) avant le nuage d’Oort. Les signes d’hiver et de printemps, sont régit par les astres « intermédiaires ».
-La deuxième est celle de la distribution à l’intérieur du quadrant, on s’aperçoit vite qu’elle est reliée à la vitesse de chaque astre. Le signe équinoxial est régit par le plus lent, le signe solsticial par le plus rapide, le signe fixe par l’intermédiaire.
Plus globalement on remarque que les astres se suivent dans le zodiaque selon leur nature astronomique, d’abord les planètes telluriques (dont la Terre représentée par la Lune en Cancer), le Soleil et ses anneaux (les ceintures d’astéroïdes), les planètes joviennes.
Schéma du système solaire mettant en évidence les planètes lentes, rapides et les bornes
Cette distribution a donc une logique astronomique, elle permet en outre de justifier le couple Soleil/Lune et l’axe de distribution des maîtrises mises en évidences par les anciens. Grâce à cet axe, on peut ainsi distribuer les Intendances en miroir.
Sur ce schéma, on s'aperçoit que les signes échangent leur Régences et leur Intendance selon l'axe Soleil/Lune.
Reste le problème des exaltations, problème épineux s’il en est tant la distribution habituelle semble échapper à toute logique.
Pour rappel, voici ce qui est communément admis : Le Soleil pour le Bélier, la Lune pour le Taureau, Mercure pour la Vierge, Vénus pour les Poissons, Mars pour le Capricorne, Jupiter pour le Cancer, Saturne pour la Balance (notons qu’à l’origine, l’exaltation ne concernait qu’un seul degré avant d’y être étendu à tout le signe). Pour les modernes, Uranus échoit souvent du Scorpion, Neptune au Lion, Cérès est citée pour les Gémeaux, Pluton est moins consensuel, le Bélier est souvent cité, avec en vrac le Sagittaire, Le Verseau, les Poissons…
Dans un premier temps, il ne semble y avoir aucune logique, mais en regardant de plus près on s’aperçoit que la majorité des astres s’exalte dans la saison précédent son domicile. C’est le cas pour toutes les planètes traditionnelles sauf Mercure. Uranus et Cérès sont aussi dans ce cas.
Cette première règle de distribution des exaltations peut être retenue, le signe d’exaltation est dans la saison précédant le domicile. Il y a une logique, l’exaltation montre une évolution, une croissance, le domicile une phase d’état, la chute porte bien son nom et l’exil, une phase en sommeil/gestation.
Ensuite, on constate que les deux luminaires se retrouvent de nouveau côte à côte, de nouveau en face du couple Saturne/Uranus mais inversé (c’est le Soleil qui se trouve en face de Saturne et la Lune en face d’Uranus). Le couple se trouve enfin à 90 degré de l’axe des maîtrises. On peut poser l’hypothèse d’un système croisé autour de l’axe des maîtrises. On connait déjà Jupiter en exaltation en Cancer et Mars en Capricorne. Si on suit la même configuration que l’axe à 90 degré, Eris qui se trouve en face de Mars et Mercure qui se trouve en face de Jupiter dans le système des maîtrises, devraient échanger leurs partenaires. Ainsi, Mercure devrait se trouver en face d’Eris, en prenant la règle de répartition saisonnière, Mercure se trouve exalté en Verseau et Eris en Lion. Astrologiquement parlant, c’est tout à fait défendable.
Il nous reste alors la croix des mutables où Vénus a déjà sa place en Poissons et Cérès en Gémeaux. Il reste donc Pluton qui régit un signe d’automne, donc qui doit trouver une exaltation en été, à savoir la Vierge, tandis que Neptune doit trouver une exaltation en automne, le Sagittaire. Cette fois, les astres se retrouvent face à face comme dans les Régence.
On aboutit à système croisé qui dessine un « Union-jack » des maîtrises.
Sur ce shéma, on peut voir que les Régences (à l'exérieur du cercle) deviennent Exaltations (à l'interieur) dans la saison précédentes (matérialisées par les traits verts). "L'Union Jack" des exaltations est au centre en rouge axé par les axes des maîtrises en bleu, de part et d'autre de chaque axe de ce système se trouvent des astres opposés dans le système des Régences.
Critiques du système :
Ce système montre une cohérence dans les maîtrises, il met vraiment en relief le lien astronomique entre les signes et les astres pour les Régences. Il justifie aussi l’axe des maîtrises basé sur les domiciles du Soleil et de la Lune duquel nous dérivons les Intendances et les exaltations. Aucun changement réellement révolutionnaire n’a à être fait, les maîtrises traditionnelles sont globalement justifiées. Peut-être certaines explications ou débats devront être faits pour les astres nouvellement utilisés (Cérès et Eris), ainsi que certaines exaltations à diffuser (Mercure pour le Verseau, Pluton pour la Vierge notamment).
Les premières critiques sont sur les intendances, en théories, le Soleil et la Lune devraient échanger leur Régence pour devenir Intendants. Or la pratique n’est pas vraiment en accord avec une Intendance du Soleil en Cancer et de la Lune en Lion. Cet échange aurait sans doute été mis en relief depuis les débuts de l’astrologie. A l’inverse, l’échange entre Saturne et Uranus à l’autre bout est difficile à justifier (mais pas impossible) pour une Intendance d’Uranus dans le Capricorne. Peut-on supprimer cette dernière ? Si on veut être logique, il faudrait retirer la place de Saturne en Verseau ce qui rencontrerait beaucoup de résistance. L’une des solutions proposées par Jean Carteret était d’introduire les luminaires noirs comme seconds maîtres. Ainsi la Lune noire pourrait être intendante du Lion et le Soleil noir intendant du Cancer. La justification astronomique est plus scabreuse (pourquoi les luminaires deviennent-ils noirs dans le système des Intendances et pas les autres astres ?), mais la signification astrologique est intéressante. La Lune noire est la quête de soi, ce qui correspond très bien au Lion, le Soleil noir représente le graal, lui-même, le sens profond de l’existence, l’inconscient collectif, ce qui correspond très bien au Cancer.
Dans le système des exaltations, les critiques portent dans un premier temps sur le système croisé qui n’est pas absolu (la croix mutable ne croise pas), est-ce que la première règle de répartition saisonnière passe avant l’autre ? La seconde critique est que les exaltations de l’axe Sagittaire/Gémeaux sont les mêmes que leurs intendances. Alors que nous avions résolu ce problème pour la Vierge qui, à l’origine, exaltait Mercure, son intendant, nous nous retrouvons avec le même problème pour deux autres signes.
Commentaires (9)
- 1. | 22/06/2021
- | 19/01/2022
- 2. | 19/06/2021
- | 19/01/2022
- 3. | 17/02/2019
Pour la precision je crois qu il reste important de replacer officius le 13 eme signe. Et cela peut apporter un equilibre dans le bricolage donné. Même si on sait que tout les 2000 ans il faut reconstruire les zodiac qui se decale. Et des constellations qui disparesse et d autres qui arrivent.
Mais 3+6+4 font bien 13
Et les constellation ne font pas 30deg la precision c est comme les maison qui certaine sont plus petite que d autres
- | 03/03/2019
- 4. | 11/04/2018
Pour les angles c'est vrai que ça paraît cohérent, mais du coup quelqu'un né à l'extrême nord pourrait se retrouver par exemple avec un Ascendant et Milieu du Ciel en Scorpion et un Descendant et Fond du Ciel en Taureau ?
Et par rapport au tropicale et sidérale, j'ai lu que le tropical serait plus une incarnation du corps et le sidéral plutôt l'incarnation "galactique" je n'ai pas le mot exacte et enfin le zodiaque draconique qui serait le zodiaque d'une première incarnation, ressource de l'âme... ce qui m'interpelle dans ses trois là c'est qu'il n'y a que les signes qui changent, les aspects restent les mêmes. Enfin ça reste ouvert mais je comprend la question du choix à faire mais ça peut être intéressant de jouer avec ça peut-être... Et donc vous ne croyez pas au système sidéral mais c'est plutôt un système orientale ? Et puis ce qui est drôle c'est de parler des signes en fonction des saisons alors que dans certains pays, le printemps se passe quand nous sommes en automne alors l'astrologie devient très occidentalisé j'ai l'impression !
J'aime bien l'idée des maisons et le système égale me paraît le plus logique indépendamment de l'astronomie, ça permet une utilisation et une répartition plus simple de nos "tranches de pizza" !
Enfin ! C'est vrai qu'il y a beaucoup de débat là dessus, mais c'est intéressant d'expérimenter !
Merci encore !
- 5. | 31/03/2018
- | 11/04/2018
Le fait de ne pas utiliser les maîtrises n’est en aucun cas un gage de simplification, c’est simplement l’élimination d’un biais interprétatif qui ne repose sur rien d’autre que des affinités langagières et conceptuelles. Or les langage et les concepts sont des créations humaines et non pas des observations objectives que l'on tente d'analyser.
Critiquer la tradition pour adopter les mêmes travers dans la foulée ressemble pour le coup à l’hôpital qui se fout de l’infirmerie, puisque tout en mettant à l’index le dogmatisme étriqué des traditionalistes, on reprend simplement leurs recettes pour les appliquer à de nouveaux aliments.